«La manière dont il m’a congédiée suffit pour répondre à votre question et je ne souhaite pas en dire davantage pour ne pas l’accabler», réagit consternée Nicole Klein, la désormais ancienne directrice de cabinet de François de Rugy, à propos du ministre, lors d'une interview le 12 juillet accordée à Ouest-France. Nicole Klein a été en effet limogée après des informations de Mediapart concernant un logement HLM à Paris conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale.
«Il a voulu sauver sa tête en offrant la mienne», affirme en outre l'ancienne préfète de la Loire-Atlantique. Elle explique comment le cabinet lui a annoncé la nouvelle de son licenciement : «Dès jeudi matin [11 juillet], avant même le décret mettant fin à mes fonctions [...], son chef de cabinet et son conseiller communication m’ont retirée de tous les moyens de liaison du cabinet, dont la messagerie Telegram. J’ai quitté les lieux [jeudi] à 15h30 sans un mot de plus avec le ministre.»
Interrogée sur un dîner avec des lobbyistes du monde de l'énergie, organisé en mars par François de Rugy, Nicole Klein confirme avoir été elle-même «conviée par le secrétaire général» à un dîner le 20 mars, «avec Marc Teyssier d'Orfeuil, lobbyiste des véhicules écolo, avant d’être écartée de ce dîner par François de Rugy».
«Comme vous l’avez écrit, il ne souhaitait pas que ce rendez-vous figure sur l'agenda public», précise-t-elle. Après son départ, Nicole Klein dit avoir reçu le soutien de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, qui «m’a appelée pour dire qu'elle était désolée de la manière dont François de Rugy m’avait virée». D'ailleurs, ces soutiens ne se limitent pas à la majorité : «J’ai aussi eu le député Christian Jacob. Et puis Nicolas Hulot m’a téléphoné. Il a dit qu’il était désolé de ce qui m’arrive, en renouvelant "l’admiration et la reconnaissance" qu’il avait eu à travailler avec moi au moment de l'évacuation de [la ZAD de] Notre-Dame-des-Landes.»
Concernant son HLM, elle affirme avoir «péché par négligence, pas par intérêt financier». «Il est vrai que, même si mon bailleur ne m’a jamais demandé de le faire, j'aurais dû chercher un autre logement dans le parc privé et je reconnais évidemment que j’ai eu tort de ne pas le faire», ajoute-t-elle.
«J’ai en quelque sorte toujours considéré que j’étais en déplacement professionnel la semaine et que cet appartement, c’était chez moi», explique l'ex-préfète «mutée sept fois en douze ans». «Jamais, contrairement à ce que sous-entend Mediapart, cet appartement n’a été un garde-meuble et, là encore contrairement à ce que sous-entend Mediapart, j’ai toujours payé un loyer et payé la taxe d’habitation».
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