Selon les agences russes d’information, le Kremlin a obtenu un droit de véto sur l’éventuelle vente des Mistral à un tiers. Et d’après les sources du journal russe Kommersant, Moscou peut exercer cette clause si les navires ne sont pas vendus avec les hélicoptères Ka-52, ce qui pourrait causer des problèmes supplémentaires à la France, déjà dans un situation difficile. D’après les informations du quotidien russe Kommersant, Moscou envisage proposer aux clients potentiels d’acheter des hélicoptères russes Ka-52 pour lesquels le projet Mistral a été spécialement développé.
Après la rupture du contrat prévoyant la livraison des Mistral à la Russie et qui prévoit le remboursement des sommes déjà versées par Moscou, François Hollande a déclaré que «la France trouvera preneur sans difficulté». Parmi les acheteurs potentiels, des sources officielles et non-officielles mentionnaient près d’une dizaine de pays, dont l’Inde, le Brésil, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Viêtnam, l’Egypte, etc.
La Russie, le commanditaire initial des navires, n’a pas d’objections à formuler contre la vente des Mistral à l’un de ces pays, mais selon le Kremlin, la position de Moscou doit être prise en considération. «Nous avons souligné que l’avis de la Russie doit être pris en compte», a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe.
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Les médias français ont affirmé que le sujet d’une vente des Mistral pourrait être discuté lors de la visite du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en Malaisie où il a rencontré son homologue malaisien Hishammouddin Houssein, ainsi que le Premier ministre Najib Razak. Mais les représentants officiels n’ont pas fait de déclaration à ce propos.
A partir de la Malaisie, le ministre français devait se rendre en Inde pour négocier cette question avec son homologue indien, mais cette visite a été annulée en raison de la prolongation de sa visite en Malaisie.
Selon les sources de Kommersant, l’Egypte serait, elle aussi, intéressée par un rachat des navires français. Les sources du journal russe estiment qu’«il est évident que dans la situation actuelle l’Egypte aura besoin de l’aide financière d’un tiers sans préciser si Le Caire a bénéficié de crédits de Moscou.
En l’absence d’acheteur déclaré, cette vente des Mistral reste donc hypothétique. Une information confirmée par le Kremlin : «à ce que je sais, personne n’a nommé de tierce partie. Cela veut dire qu’il n’y a rien à discuter», reconnaît encore Dmitri Peskov.
Conformément au contrat d'1,2 milliard d’euros conclu entre la société française DCNS/STX et Rosoboronexport en 2011 pour la construction de deux navires, le Vladivostok, le premier d’entre eux, aurait dû être livré à la Russie en novembre 2014. Même si le contrat de vente avait été signé avant l’imposition des sanctions occidentales contre la Russie, la France a dans un premier temps, décidé de suspendre la livraison des navires en raison du conflit qui se déroule dans l’Est de l’Ukraine, et finalement de l’annuler.
De l’avis de beaucoup d’experts, cette non-livraison des Mistral est un véritable gaspillage d’argent. Le coût de l’annulation du contrat des Mistral équivaut à celui de la construction de 20 prisons, de 24 lycées ou encore de 10 avions Rafale.