BHL a encore mouillé sa coûteuse chemise blanche (sur mesure et à 150 euros pièce, tout de même) pour aller soutenir une autre cause, celle des combattants kurdes contre Daesh. Sur son compte twitter, on peut voir le philosophe germanopratin poser fièrement aux côtés des Peshmergas.
A travers un périple (l'histoire ne dit pas si c'est en voiture avec chauffeur, le philosophe ne conduisant pas) dans le Kurdistan irakien, BHL pose. A Mossoul, à Erbil en passant par Kirkouk, on le voit aux côtés d'un général et de ses soldats, ou encore avançant fièrement aux milieux des ces combattantes kurdes dont on dit que même Daesh les craint.
Pour compléter son roman-photo de philosophe intrépide, BHL s'est également fendu d'une tribune dans son bloc-note publié par le Point. Modestement intitulée «Pourquoi Daech perdra la guerre , par Bernard-Henri Lévy», la tribune commence ainsi: «« J’étais, la semaine passée, avec les peshmergas face à Daech», avant de conclure «Et j’affirme que les coupeurs de têtes, les hommes au drapeau noir, ces barbares qui, pour l’heure, se sont taillé un quasi Etat à cheval sur l’Irak et la Syrie, seront vaincus». Si BHL l'affirme...
La twittosphère, jamais en reste de pépiements, s'est largement amusée des dernières aventures de BHL au Kurdistan. Et les internautes rivalisent d'imagination pour moquer l'écrivain.
Certains font même finement allusion à sa propensation à recevoir des tartes à la crème.
Irrité devant la bronca des réseaux sociaux, BHL (ou son attachée de presse) s'est aussi fendu d'un tweet vengeur et lapidaire.
Le bla-bla-bla de BHL
Le problème avec BHL est que cela fait plus de trois décennies qu'on le voit apparaître sur les fronts de la planète, dans des mises en scène savamment orchestrées à l'aide d'un photographe salarié par lui et consacrées toute à sa gloire.
Déjà en Afghanistan, il s'était targué d'une amitié de près de 20 ans avec le commandant Massoud, chef des Moudjahidines afghans. Faux avait révélé les journalistes Philippe Cohen et Pierre Péan dans leur livre BHL une biographie, faisant une mise au point sur ce mensonge tout à la gloire du philosophe.
Autre «BHelerie», la photo d'un BHL prenant de «gros risques» à Sarajevo pendant la guerre de Yougoslavie . Accroupi contre un mur qui le protégeait des snipers. BHL passait pour un héros. Mais le Canard Enchaîné publia la même photo, avec un cadrage plus large. On voyait alors des gens passer tranquillement sans avoir peur de rien.
En février dernier, c'est à Kiev qu'il posait devant les barricades. En Libye, en 2011, on le voit déambuler dans un costume impeccable, la mèche au vent, au milieu de rebelles lourdement armés.
Mais parfois, l'histoire réserve des surprises, puisque c'est aux cris de «BHL dégage!» qu'il a été accueilli en Tunisie. Le même cri qu'on avait entendu dans le pays contre le Président Ben Ali avant sa chute en janvier 2011.