France

L'IGPN va enquêter sur l'évacuation musclée de la manifestation écologiste parisienne

Alors qu'une partie de la classe politique se dit choquée par la dispersion à grand renfort de spray lacrymogène de militants écologistes par les CRS lors d'un sit-in à Paris, l'enquête sur cette évacuation va être confiée à l'IGPN.

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert ce 1er juillet une enquête confiée à l'IGPN, la «police des polices», après l'intervention controversée le 28 juin des forces de l'ordre, sur le pont de Sully à Paris, pour déloger des militants écologistes qui participaient pacifiquement à un sit-in.

Le parquet a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique», confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN).

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait demandé la veille un rapport au préfet de police de Paris sur «les modalités» de cette évacuation très critiquée. Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire «cesser l'entrave à la circulation générée par cette action». 

Réactions indignées à gauche

Les images de la dispersion de la manifestation ont choqué dans les rangs de la gauche. Le député européen (Europe écologie - Les Verts) Yannick Jadot et le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure ont crié au «scandale» le 1er juillet. «C'est indigne d'avoir des jeunes qui se battent pour notre climat, qui se battent pour notre avenir... et la seule réaction du gouvernement ce n'est pas d'agir, c'est de leur balancer des gaz lacrymogènes. Ça, c'est scandaleux», a dénoncé Yannick Jadot sur BFM TV et RMC, rappelant que les «jeunes ont fait de l'écologie la première force politique pour les européennes».

La députée France insoumise Mathilde Panot y voit quant à elle le symbole de «l'autoritarisme fort contre les militants écologistes» pratiqué, selon elle, par le gouvernement. «Je pense que des gens assis sur un pont ce n'est pas une atteinte à la sécurité nationale. Surtout quand ils ne font qu’alerter sur la manière dont l'humanité va devoir survivre», a-t-elle ajouté sur Twitter.

La député de la majorité présidentielle Barbara Pompili s'est aussi dite «assez choquée» ce 1er juillet, par les images d'aspersion de gaz. Elle souhaite que l'enquête permette de «faire la lumière sur ce qui s'est passé».

Malgré ces vagues d'indignation, le ministre de l'Ecologie François de Rugy a estimé ce 30 juin qu'«on n'[était] plus au temps des manifestations» mais dans celui de «l'action» pour le climat, tout en justifiant l'utilisation des gaz qui avaient selon lui «pour but que les gens s'en aillent». Un autre ministre, Marc Fesneau, responsable des Relations avec le parlement, a appelé ce 1er juillet sur Cnews à attendre de «voir ce que dira[it] l'enquête». «Ce n'est pas une violence physique directe, c'est une violence, pour certains [commentateurs], exercée au travers de l'emploi de gaz lacrymogènes», a-t-il noté.

Le blocage et l'évacuation des manifestants ont eu lieu le 28 juin sur le pont de Sully. Les images montrent des policiers aspergeant abondamment de gaz lacrymogène ces militants participant pacifiquement à un sit-in de l'organisation écologiste Extinction Rebellion sur ce pont du centre de Paris. Extinction Rebellion est un mouvement mondial de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique, qui mène des actions non-violentes dans plusieurs pays du globe. 

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