France

Jean-Luc Hees, ex-patron de Radio France : «Je ne prends pas de leçons de journalisme»

Cité dans l'enquête de Vanity Fair et dans l'article paru dans L'Express, l'ancien président de Radio France et membre du comité d’éthique de RT France affirme que ses propos ont été mal interprétés par le journaliste dont il critique le niveau.

«Jean-Luc Hees tombe des nues». Ni plus ni moins. C'est ce qu'écrit la version en ligne de l'hebdomadaire L'Express à propos du journaliste et écrivain, ancien président de Radio France. Qu'est-ce qui lui a valu une telle expression ? Le fait d'être cité dans une enquête à charge contre la chaîne RT France dont il est le président du comité d'éthique.

Dans l'article consacré à ladite enquête, que la patronne de la chaîne Xenia Fedorova a qualifié d'«une compilation d'erreurs factuelles et de fake news», L'Express accorde toute une partie au rôle exercé par Jean-Luc Hees au sein du comité jusqu'à mettre en doute sa connaissance de la réalité des choses. «Ça m'inquiète un peu ce que vous me racontez, pour tout vous dire», aurait répondu l'ex-directeur de Radio France au journaliste de Vanity Fair après que celui-ci lui aurait exposé la politique éditoriale présumée de la chaîne. 

Alarmant ? Oui, à condition que ce soit vrai. Contacté par téléphone, Jean-Luc Hees affirme le contraire : «La conversation avec l’auteur de l’article a duré à peine 5 minutes. Mes propos ont mal été interprétés». Avant d'ajouter : «Je ne prends de leçons de journalisme que de confrères hautement experts, ce qui en l’occurrence, ne semble pas être le cas.». 

«Je suis libre, j'ai toujours été libre»

Jean-Luc Hees qui exerce sa fonction au comité d’éthique à titre gracieux, a été à de nombreuses reprises questionné sur sa position vis-à-vis de la chaîne dont le siège se trouve à Moscou. Que ce soit dans Le Monde ou au micro d'Europe 1, le journaliste répond toujours sans équivoque. «J'ai une seule fierté dans ma vie : quand je travaillais dans des grands médias, on me disait que j'étais incontrôlable et donc on m'a viré deux fois pour ça, a-t-il revendiqué. Il ne peut pas y avoir de pression en ce qui me concerne : je suis libre ! C'est le privilège de l'âge», déclarait-il sur le plateau de Village Médias sur Europe 1, le 2 janvier 2018.

Bien conscient du risque, il déclarait en avoir « marre du chœur des vierges » et se voulait rassurant : «Je me suis dit : “Sois courageux”. Ce serait plus simple de ne pas être dans ce comité d’éthique. Il n’y a que des coups à prendre. Mais je m’en fous.»

Une chose est sûre : Jean-Luc Hees n'a pas de contrainte. C'est ce qu'il disait également quelques semaines après le lancement de la chaîne RT France. «S'il y a un dérapage... Ciao !», a-t-il prévenu.