France

Des «Gilets noirs» occupent le siège d'un groupe à La Défense pour réclamer des «papiers pour tous»

Les «Gilets Noirs» – un collectif d'immigrés illégaux qui avait fait parler de lui en mai, via l'occupation d'un terminal de l'aéroport de Roissy – ont investi le 12 juin le siège du groupe Elior à La Défense, pour réclamer notamment des papiers.

A l’appel de La Chapelle Debout !, un collectif militant de soutien aux migrants, plusieurs centaines d'immigrés illégaux du collectif des «Gilets noirs» se sont réunis dans le hall de la tour Egée, à La Défense (Hauts-de-Seine), afin de protester contre l’entreprise Elior, spécialisée dans la restauration collective, qu’ils accusent de les faire «travailler de force sous la menace de la dénonciation et de la déportation», selon un communiqué publié par La Chapelle Debout ! le 12 juin. Plus largement, les manifestants réclament la régularisation des clandestins en France.

«On attaque La Défense car c’est le cœur de l’impérialisme […] de Total et d’Areva qui pillent l’Afrique, de Suez qui vole son eau, de la Société Générale qui vole son argent et qui finance la pollution de l’Afrique avec les centrales à charbon, de Thalès qui construit les armes avec laquelle ils y font la guerre. […] Les mêmes qui détruisent nos vies là-bas nous font la guerre ici ! On attaque Elior comme on attaquera toutes les entreprises qui exploitent les immigré.e.s sans-papiers», peut-on lire encore dans le document.

Un manifestant présent sur place a expliqué à RT France : «Nos deux camarades sont actuellement en centre de rétention et c’est nous, les sans-papiers, qui faisons le nettoyage là-bas […] On ne veut pas ça. On veut la régularisation pour tout le monde, discuter avec le Premier ministre et la liberté pour nos camarades au centre de rétention.»

Paul, membre du collectif La Chapelle Debout !, indique à RT France : «Nous demandons la régularisation de tous les sans-papiers, en particulier les "Gilets noirs". Ce sont 43 foyers qui se sont soulevés face à leurs conditions, exploités dans leur travail, contrôlés dans le métro au faciès, placés dans des centres de rétention, battus par la police. […] Nous menons des actions afin de viser les acteurs de l’oppression et de la répression des sans-papiers. […] Nous occupons le siège d’Elior, qui emploie beaucoup de sans-papiers, parfois en ne les payant même pas.» Ce dernier affirme vouloir rencontrer le Premier ministre Edouard Philippe afin d'obtenir «la régularisation de tous les sans-papiers».

Selon notre journaliste sur place, la direction a reçu une délégation composée de «Gilets noirs» et de leurs soutiens associatifs.

Le groupe Elior n'a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.

Les «Gilets noirs» avaient fait parler d'eux le 19 mai, lorsqu'entre 200 et 500 clandestins se revendiquant de ce collectif avaient occupé dimanche le terminal 2F de l'aéroport de Roissy pour dénoncer «la collaboration d'Air France» dans les expulsions. Ils avaient réclamé, avec le collectif La Chapelle debout !, qu'Air France «stoppe toute participation financière, matérielle, logistique ou politique» aux reconduites à la frontière.

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