A l'appel du collectif Inter-Urgences, plusieurs centaines d'employés des services d'urgences ont manifesté ce 6 juin dans Paris au départ de Montparnasse en direction du ministère des Solidarités et de la Santé.
«On en a marre», «Soignants, soignés, solidarité», «Urgences en colère, on va pas se laisser faire» : plusieurs slogans ont été repris par les manifestants.
Le collectif Inter-Urgences avait fait connaître en amont ses revendications dans un communiqué : «Plus d'effectifs, plus de 300 euros de salaire net, [...] stop à la fermeture des lits d'aval, stop aux hospitalisations sur des brancards, stop aux fermetures des services d'Urgences et lignes de SMUR».
En arrivant devant le ministère de la Santé, les urgentistes se sont allongés par terre pour faire un «die-in».
Après plusieurs semaines ponctuées de débrayages et d'arrêts maladie massifs dans les services d'urgences des hôpitaux publics, le comité de grève a annoncé sa volonté de rencontrer Agnès Buzyn.
Celle-ci s'est de son côté rendue au congrès de la Société française de médecine d'urgence. Affirmant être consciente de la «colère» et du «découragement» de la profession, le ministre de la Santé a annoncé avoir confié au Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH) et au député LREM Thomas Mesnier la mission d'«adapter nos urgences aux nouveaux besoins», qui devra aboutir à un rapport à l'automne, à l'issue d'une concertation incluant médecins et paramédicaux.
Pour les personnels paramédicaux, Agnès Buzyn s'est engagée à inciter les hôpitaux à «mobiliser plus largement» une prime de risque existante, de près de 100 euros brut par mois. Elle a aussi promis l'instauration d'une prime de coopération pour les soignants à qui les médecins délégueront certaines tâches.
Le ministre a également déclaré qu'elle recevrait les urgentistes mi-juin pour préparer la période estivale, «souvent critique» pour leurs services.
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