«L'apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair mais il ne faut pas l'exagérer et minorer par là même la signification des efforts titanesques de l'Union soviétique, sans laquelle cette victoire n'existerait tout simplement pas». C'est ainsi que Maria Zakharova décrivait la défaite de l'Allemagne nazie depuis Moscou le 5 juin.
Dans le même temps la reine d'Angleterre Elizabeth II, en compagnie notamment d'Emmanuel Macron, de Donald Trump, de la chancelière Angela Merkel et des Premiers ministres britannique Theresa May, canadien Justin Trudeau et australien Scott Morrison, lançaient le coup d'envoi des commémorations du débarquement depuis Portsmouth, au Royaume-Uni.
Du point de vue russe, exprimé par Maria Zakharova, «le débarquement en Normandie n'a pas eu d'influence décisive sur l'issue de la Seconde guerre mondiale [...] déjà déterminée par la victoire de l'Armée rouge, avant tout à Stalingrad, Koursk». L'épisode du débarquement, remis au centre du conflit par la presse et la production de films occidentaux, serait selon elle une «réécriture catastrophique de l'Histoire».
Poutine grand absent
La raison de cette sortie est sans doute à mettre sur le compte de la relégation de la Russie au second plan de ces commémorations car le président russe Vladimir Poutine, malgré l'apport majeur de l'URSS dans la victoire sur le nazisme, brille par son absence en ce 75e anniversaire du débarquement. Le 6 juin, le président russe a cependant affirmé que «ce n'est pas un problème» de ne pas avoir été invité.
L'absence du dirigeant russe, qui avait pourtant été présent en 2014 pour la commémoration des 70 ans du «Jour J», n'est par ailleurs pas passée inaperçue aux yeux de plusieurs observateurs. Interrogée par l'agence RIA Novosti sur la question, l'Elysée avait fait savoir au mois de mai que les célébrations seraient présidées cette année par le Premier ministre Edouard Philippe pour son volet français, et non par Emmanuel Macron. La raison de l'absence du président, qui participera parallèlement à des célébrations le même jour, serait due à «un problème d'agenda», selon France 3.
Le président français déjeunera avec Donald Trump séparément tandis qu'Edouard Philippe recevra les représentants et dirigeants des autres nations invitées au mémorial de Caen, dont Justin Trudeau, Theresa May ou encore le Prince Charles.
Contactée par RT France, l'ambassade de Russie a confirmé qu'une invitation par «note circulaire», non nominative, adressée aux pays participant au déjeuner et à la cérémonie internationale présidée par le Premier ministre, lui avait bien été adressée. L'organe consulaire a par ailleurs fait savoir qu'un de ses représentants se rendra à la commémoration.
Le même jour, Le Figaro proposait à ses internautes un sondage portant sur la nécessité de convier le président russe aux commémorations du débarquement. Sur près de 37 000 votants, 80% ont répondu par la positive.