France

L'IGPN saisie après la plainte d'un adolescent blessé à la tête à Marseille

Les faits remontent à décembre mais l'IGPN a été saisie au mois de mai et la nouvelle a été communiquée le 4 juin : un adolescent dénonce un tir de LBD à la tête et de dos, en marge d'une mobilisation des Gilets jaunes.

L'AFP a appris le 4 juin auprès du parquet que l'IGPN avait été saisie après la plainte d'un adolescent, blessé en marge d'une manifestation de Gilets jaunes fin 2018 à Marseille, et qui dénonce un tir de lanceur de balle de défense en pleine tête et de dos. Cette information confirme celle de Mediapart.

Selon cette plainte pour «violences aggravées», les faits se sont produits le 8 décembre dans le centre-ville de Marseille, non loin du lieu où habite l'adolescent, alors âgé de 14 ans et qui ne participait pas à la manifestation.

Voulant se défendre, il a jeté un trognon de pomme en direction des policiers

Il se trouvait avec sa sœur lorsqu'il a été «tout à coup» encerclé par des policiers, rapporte la plainte, consultée par l'AFP. «Voulant se défendre, il a jeté un trognon de pomme en direction des policiers», a précisé son avocat Brice Grazzini. «Il a été identifié et touché ensuite en pleine tête et de dos», au LBD40, ajoute le conseil.

L'adolescent qui a perdu connaissance quelques instants, a passé une nuit à l'hôpital. Il souffre d'un traumatisme crânien et d'une «fracture occipitale» et s'est vu prescrire 21 jours d'incapacité temporaire totale (ITT), selon la plainte.

L'avocat regrette que le commissariat où l'adolescent s'était rendu avec sa mère ait refusé de prendre ensuite une première plainte : «Cela empêche de prendre rapidement en compte la gravité de l'infraction et de saisir les images de vidéosurveillance [en temps utile]», dénonce-t-il.

Le samedi 8 décembre avait été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, auquel s'étaient ajoutées une marche pour le climat et une autre contre le logement insalubre. De violents heurts avaient éclaté en fin de journée, et 42 personnes avaient été interpellées.

Une autre enquête est en cours à l'IGPN pour des faits qui se sont également déroulés à Marseille. Cette dernière concerne les blessures d'une jeune femme de 19 ans, Maria, qui affirme, images à l'appui, avoir été matraquée et rouée de coups le même soir, à quelques rues de là, par des policiers en civil.

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