Alors que l'opposition vénézuélienne et le président Nicolas Maduro ont accepté la médiation de la Norvège pour une hypothétique sortie de crise, la Russie a salué cette initiative le 27 mai.
Sergueï Lavrov, le ministère russe des Affaires étrangères a également mis en garde, dans un communiqué, contre toute tentative par des puissances extérieures d'imposer des ultimatums aux leaders vénézuéliens. Il a par ailleurs rappelé, dans le même texte, son «refus catégorique» de toute évocation d'intervention militaire au Venezuela.
Plus tard, le 27 mai également, le chef de la diplomatie russe a spécifiquement condamné la volonté des Etats-Unis de «remodeler» la région latino-américaine dans l'esprit de la «doctrine Monroe». Le conseiller de Donald Trump John Bolton ayant défendu à plusieurs reprises la politique américaine vis-à-vis du Venezuela en faisant référence cette doctrine, fixée en 1823 par le président américain James Monroe, qui vise, entre autres choses, à faire de l'Amérique latine la chasse gardée de Washington.
Reprise de pourparlers à l'issue incertaine
La Norvège a annoncé le 25 mai que les représentants du gouvernement vénézuélien et de l'opposition se rendraient à la table des négociations à Oslo. Mi-mai, le ministère norvégien des Affaires étrangères avait fait état de «contacts préliminaires» avec les deux camps dans le cadre d'une «phase exploratoire».
De son côté, l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du Venezuela et reconnu comme tel par une cinquantaine d'Etats, dont les Etats-Unis, a dû se justifier d'avoir accepté la main tendue par la Norvège. Cette décision lui est en effet reprochée par ses partisans les plus inflexibles. «Ceux qui ne comprennent pas que nous devons jouer sur tous les tableaux, que nous devons avoir une présence active partout [...] coopèrent avec l'autre partie», a-t-il déclaré devant ses forces à Barquisimeto, dans l'Etat de Lara (Venezuela).
Juan Guaido souhaite utiliser ces discussion comme un levier supplémentaire, avec le groupe de Lima, pour parvenir à son objectif assumé : celui de renverser le président Nicolas Maduro, de créer un gouvernement de transition et d'organiser des «élections libres».
Dans ces conditions, l'issue de cette première rencontre entre représentants des deux parties à Oslo est plus qu'incertaine. Le président Nicolas Maduro s'est cependant réjouit sur Twitter, le 26 mai, de l'invitation de la Norvège et a salué son effort d'organiser des «dialogues pour la paix et la stabilité» du Venezuela.
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