France

Européennes : désaveu pour La République en marche et ses alliés

Les centristes de La République en marche, emmenés par Emmanuel Macron en fin de campagne, n'ont pas réussi leur pari : celui d'arriver en tête, devant le Rassemblement national. Le RN appelle à une dissolution de l'Assemblée.

La République en marche et ses alliés n'ont pas créé de surprise pour les élections européennes. La liste, menée par Nathalie Loiseau et soutenue officiellement par Emmanuel Macron en fin de campagne, récolte 22,41 des suffrages, et arrive donc en deuxième position. En tête, le Rassemblement national (RN, 23,31% des voix) s'est félicité d'avoir infligé une «claque» au parti de la majorité, selon les termes employés par le porte-parole du RN Sébastien Chenu.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen et sa tête de liste Jordan Bardella ont appelé Emmanuel Macron à «dissoudre l'Assemblée nationale». Le président des Républicains Laurent Wauquiez a lui estimé qu'Emmanuel Macron lui-même était «l'artisan de la progression» du RN.

Macron souhaiterait «intensifier l'acte 2 de son quinquennat»

Néanmoins l'Elysée tempère. Selon l'entourage du chef de l'Etat, cité par l'AFP, Nathalie Loiseau a réalisé un «score honorable» qui montrerait que «la majorité présidentielle tient bon». Emmanuel Macron compterait ainsi en profiter pour «intensifier l'acte 2 de son quinquennat [et ne fera] pas de changement de cap».

Le Premier ministre Edouard Philippe a pour sa part salué la forte participation. «Quand on termine deuxième à une élection on ne peut pas dire qu'on l'a gagnée», a-t-il toutefois reconnu. «Beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment que l'heure est aux solutions de repli, aux solutions d'extrêmes, ce message nous l'avons reçu cinq sur cinq, comme nous avons reçu le message sur l'urgence écologique», a-t-il ajouté.

La tête de liste macroniste Nathalie Loiseau, que ses adversaires jugeaient peu charismatique, avait été reléguée au second plan durant la campagne. «Je vais vous faire un aveu : je ne suis pas Bilal Hassani, je ne suis pas faite pour des grands shows à paillettes», avait-elle avoué le 21 mai sur RMC. Durant les débats, l'ancienne ministre des Affaires européennes se faisait d'ailleurs plutôt discrète, parfois malmenée par ses adversaires.

Pour compenser la faiblesse de la chef de file, le président Emmanuel Macron a été omniprésent durant les dernières semaines, faisant campagne auprès des marcheurs, s'affichant également sur les tracts. Au risque, comme Nicolas Sarkozy lors des européennes de 2009, de transformer la fonction présidentielle en celle du président d'un parti, ou comme le dénonçait le Rassemblement national «en chef de faction».

Par voie de conséquence, Emmanuel Macron a fait de cette échéance électorale un référendum sur sa politique et la défaite subie implique le constat suivant : la politique gouvernementale se trouve affaiblie après ces élections européennes.

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