«Les comptes anonymes sur Twitter c'est un peu la règle», avait déclaré le 28 mars 2019 sur France 5 l'ancien conseiller à l'Elysée d'Emmanuel Macron, Ismaël Emelien. Celui-ci tentait ainsi de justifier la diffusion, par sa personne, sur les réseaux sociaux d'un montage vidéo trompeur sur l'affaire Benalla via un compte anonyme. Le 10 avril, le site Mediapart avait en outre révélé comment la communauté de La République en marche (LREM) opérerait afin d'instrumentaliser les réseaux sociaux, en utilisant des comptes anonymes notamment.
Prochainement, c'est le journal Le Monde qui devrait également publier une enquête sur le système de communication macronien. Le journaliste Samuel Laurent accuse en effet le camp de la majorité d'être soutenu par des faux comptes, comme il l'a expliqué sur les réseaux sociaux, captures d'écran à l'appui.
Ainsi, certains partisans de La République en marche sur Twitter seraient en réalité faux, avec de fausses identités et, parfois, illustrés avec des photographies de jolies femmes.
Véritables trolls, ces comptes présenteraient une suractivité, selon Samuel Laurent, qui a dévoilé de premiers éléments de son enquête.
Le journaliste relève par ailleurs d'autres anomalies. L'un des comptes reprend par exemple exactement les mêmes tweets à la virgule près, que ceux d'un ex-journaliste ouvertement pro-Macron, Thierry de Cabarrus.
Samuel Laurent s'amuse même à détecter un faux-compte qui dénonce lui-même... la manipulation de l'information sur les réseaux sociaux.
Le teaser de son investigation diffusé sur Twitter lui a valu d'être la cible d'insultes de la part de la macronie. Il s'est notamment fait traiter de «journaliste sous Vichy».
Samuel Laurent répond d'ailleurs à l'un de ses détracteurs : «Vous n'êtes PAS des résistants face au nazisme, vous êtes des militants politiques qui ne veulent pas admettre qu'ils utilisent des méthodes assez grossières d'astroturfing (ça veut dire faire semblant d'être plus nombreux que ce qu'on est en multipliant les interactions).»
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