L'écrivain Renaud Camus, théoricien de la controversée théorie du «grand remplacement», a annoncé ce 22 mai qu'il «n'assumait plus» désormais sa liste «La ligne claire», qu’il conduit dans le cadre des prochaines élections européennes. En cause : l’existence selon lui d’une photo de sa colistière, Fiorina Lignier, sur laquelle cette dernière tracerait une croix gammée dans le sable. L'image aurait également été transmise à un hebdomadaire picard, selon l'AFP. «On ne peut rien changer à la liste une fois qu'elle est déposée. Je crois qu'on ne peut pas non plus retirer la liste, à la vérité. Disons que je ne l'assume plus», a-t-il affirmé dans un tweet sans mentionner le nom de celle qui figure en seconde position sur sa liste.
«Une des personnes qui y figurent a assumé publiquement, peut-être par jeu mais peu importe, des positions radicalement contraires à tout ce que nous sommes et que nous voulons. On ne peut demander aux électeurs de voter pour cela», a-t-il expliqué dans un autre tweet.
Fiorina Lignier s'engage à ne pas siéger si elle est élue
La jeune étudiante de 20 ans, éborgnée par un projectile attribué aux forces de l'ordre le 8 décembre dernier lors d'une manifestation des Gilets jaunes, figure en deuxième place sur la liste identitaire et anti-immigration.
Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, Fiorina Lignier a reconnu l'existence de la photo, déplorant une «connerie d'étudiante de mauvais goût», réalisée lorsqu'elle avait 18 ans. «La Ligne claire n'avait pas connaissance de cette image, j'en avais d'ailleurs moi-même oublié l'existence. Elle ne représente ni ma façon de penser, ni les positions défendues par la Ligne claire. Voilà pourquoi je m'engage [...] à me retirer de celle-ci, à arrêter toute campagne et [...] si nous sommes élus, à démissionner et à ne pas siéger au Parlement européen», poursuit-elle.
Annoncée dès octobre 2018, la liste anti-«grand remplacement» initiée par Renaud Camus et le président de la formation Souveraineté, identités et libertés (SIEL) Karim Ouchikh, préconise entre autre une réduction drastique du développement de l'islam en France. Autre principe largement évoqué dans le programme, la «remigration», décrite comme devant s'exercer de façon «pacifique», c'est-à-dire l'encouragement pour les immigrés extra-européens et leurs descendants à quitter la France pour leur pays d'origine.