France

Crédité de moins de 5% d'intentions de vote, Hamon propose une nationalité européenne

Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2017 est connu pour ses propositions audacieuses. Il a annoncé sa volonté de faire avancer le dossier de la nationalité européenne.

Lors d'une interview accordée au Parisien, la tête de liste de Génération.S pour les européennes, Benoît Hamon a livré ses propositions de campagne pour ces élections. Parmi elles, une détonne : l'ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2017 veut la création d'une nationalité européenne et explique au quotidien régional francilien : «À un moment où la logique du repli sur soi gagne en puissance, nous remettons cette idée sur la table : nous proposons la reconnaissance d’une nationalité européenne.»

Cette idée lui serait venue pendant la campagne et, invoquant des «visionnaires» du passé, il argumente : «Ce qui m’a frappé, c’est que le débat est trop technique, limité à des chiffres. Il manque de souffle. Pourtant, la question européenne est née avec la Révolution, elle a été portée par des visionnaires comme Victor Hugo ou encore Aristide Briand.»

Benoît Hamon rappelle qu'il existe une «citoyenneté européenne», mais selon lui, «c'est un statut insuffisant» qui ne permet pas de «donner des buts communs [aux] peuples européens» et que l'alternative qu'il propose permettrait de mieux faire face «à des adversaires comme la Chine, les États-Unis ou la Russie qui ne cherchent qu’à nous fracturer.» De plus, précise-t-il, cette nationalité européenne «permettrait de donner à chaque citoyen de l’Union, quel que soit son pays d’origine, les mêmes garanties en matière de droits humains, sexuels, de fin de vie ou environnementaux.» 

Pas dérouté par la première question sans concession du journal («Vous plafonnez à 2,5% - 3,5% dans les sondages. Vous pensez pouvoir encore améliorer votre score ?»), Benoît Hamon fait montre d'un enthousiasme sans faille : «Je n’ai aucun doute : nous passerons le seuil des 5% et nous aurons des élus.»

Par ailleurs, l'ancienne figure de la fronde parlementaire du PS face à la politique menée par François Hollande déplore également la tournure que prend cette élection : «Emmanuel Macron se trompe en réduisant la campagne à un affrontement entre lui et Marine Le Pen. En ne proposant rien d’autre qu’une confrontation franco-française, c’est le projet de construction européenne qu’il met en péril.»

Enfin, Benoît Hamon renvoie dos-à-dos les deux favoris de la course aux européennes : les listes soutenues par la République en marche et le Rassemblement national, sans oublier «les socio-démocrates, la droite ou les conservateurs» qui, à son sens, «ne remettent pas en cause cette Europe libérale qui est à l’origine de l’arrivée au pouvoir des mouvements populistes dans nombre de pays.» Et de souligner : «Nous, nous proposons une "nouvelle frontière".»

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