France

Paris : la police aurait interpellé un mineur en lui recouvrant la tête avec un sac

D'après Mediapart, des policiers auraient recouvert d’un sac en tissu la tête d’un mineur après son interpellation le 9 mars. Il s'est avéré que l'individu n'avait rien à voir avec l'enquête policière. Le parquet de Paris s'est saisi du dossier.

Une vidéo d'une passante, transmise à Mediapart, montrerait une interpellation humiliante d'un mineur dans le XXe arrondissement de Paris le 9 mars dernier. La police aurait en effet recouvert la tête du jeune homme d'un sac en tissu.

D'après le récit du site d'investigation, le mineur de 15 ans a été accosté par un inconnu qui lui aurait «proposé un billet de 50 euros en échange d’un sac à récupérer auprès d’un autre individu».

«Effrayé, le lycéen refuse cette proposition et rentre dans le restaurant» de fast-food à proximité, poursuit le journal en ligne. En passant sa commande à la caisse, il aurait été alors contraint par deux individus à sortir de l'établissement. Ces derniers le menottent et lui mettent un sac sur la tête. «Ferme ta gueule ! On va te mettre dans une cave. On va niquer ta race», lui disent-ils, selon le témoignage du jeune homme à Mediapart. «J’ai pensé que c’étaient des braqueurs ou des dealers», assure le lycéen. Un témoin raconte au média que lui-même pensait qu'il s'agissait d'«un braquage» : «Pour moi, c’étaient deux voyous qui venaient soit voler ce jeune, soit lui régler son compte pour une histoire de drogue.»

Une erreur a été commise

Le suspect est ensuite «auditionné au commissariat de Bobigny, puis reconduit à son domicile». D'autres policiers auraient alors raconté à la sœur du mineur qu'une «erreur» avait été commise. Le jeune homme est examiné le soir même aux urgences, pour «des hématomes au visage et des douleurs au thorax», et une incapacité totale de travail (ITT) de 5 jours lui sera délivrée. Il aurait également des séquelles psychologiques deux mois après cette interpellation.

La famille du mineur a décidé de porter plainte. Contactée par Mediapart, la préfecture a affirmé que l’ Inspection générale de la police (IGPN) était «chargée d'une enquête judiciaire suite à une plainte de la famille du mineur». Le parquet de Paris a pour sa part ouvert une enquête le 26 mars pour «violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique».

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