France

Les profils «arabes ou noirs» discriminés dans l'accès au logement, selon un testing de SOS Racisme

Selon un test organisé par SOS Racisme, les discriminations raciales persisteraient lors d'une recherche d'appartement. Les candidats d'origine maghrébine ou d'Afrique subsaharienne seraient défavorisés face à ceux d'origine «française ancienne».

Des propriétaires plus méfiants et des agences immobilières qui discriminent «les profils dits arabes ou noirs» en violation de la loi : trouver un logement en Ile-de-France resterait bien plus difficile pour les personnes d'origine étrangère, selon un testing (test réalisé en situation réelle et visant à détecter des discriminations) rendu public ce 7 mai par SOS Racisme.

La méthode de l'enquête ? Des militants de SOS Racisme ont appelé 90 agences immobilières d'Ile-de-France en se faisant passer pour un propriétaire fictif souhaitant sélectionner les dossiers en écartant «les profils dits arabes ou noirs afin d'éviter les problèmes de voisinage». Même si plus de la moitié d'entre elles a rappelé que la loi interdisait toute forme de discrimination, SOS Racisme rapporte que 51% des agences immobilières «acceptent des pratiques discriminatoires», 27% acceptant de procéder à cette sélection et 24% laissant le propriétaire la faire lui-même.

Deux fois moins de chances pour les candidats d'origine maghrébine ou africaine

Toujours selon cette enquête, les personnes d'origine maghrébine ou d'Afrique subsaharienne n'auraient qu'une chance sur deux d'obtenir un logement, par rapport à une personne d'origine «française ancienne», selon les termes choisis par l'étude. SOS Racisme a mesuré les retours positifs (proposition de visite, demande de pièces complémentaires...) à ses réponses aux annonces postées par des propriétaires privés sur les sites immobiliers de type Le bon coin et PAP.

Les profils «d'origine française ancienne» ont obtenu le plus grand nombre de retours positifs (48%), suivis de près par les personnes d'origine asiatique (46%). En revanche, le taux de réponse plonge pour les profils d'Outre-mer (31%), maghrébins (15%) et d'Afrique sub-saharienne (12%). SOS Racisme a réalisé 250 tests depuis octobre.

Origine française ancienne

Fait notable, le taux de réponse est encore plus bas pour les jeunes actifs et les étudiants, toutes origines confondues, mais là aussi, «les discriminations en raison de l'origine sont réelles», affirme encore l'association, ajoutant qu'on retrouvait ce phénomène «dans les mêmes proportions, quel que soit le prix du loyer».

Fort de ce testing, SOS Racisme demande la mise en place du dossier anonyme, une «formation obligatoire» à la non-discrimination pour les professionnels de l'immobilier, ainsi qu'un renforcement des sanctions pénales.

Lire aussi : Accusé de racisme, un restaurant retire de sa carte une salade nommée «Tching tchong»