France

Une jeune fille a-t-elle été empêchée de monter dans un bus à Paris à cause de sa jupe ?

Le 30 avril dernier, à l'arrêt Botzaris, une jeune femme aurait été refusée dans un bus par le chauffeur au motif qu'elle portait une jupe. Son père, un écrivain né en Algérie, est vent debout contre la RATP à qui il réclame des excuses.

Mais que s’est-il passé le 30 avril à l’arrêt de bus Botzaris, dans le 19e arrondissement de Paris ? Selon Le Parisien, une jeune femme a été empêchée d’entrer dans un bus par le chauffeur au motif qu’elle n’était pas «bien habillée». La scène est rapportée au quotidien par le père de la jeune fille Kamel Bencheikh, 59 ans, par ailleurs poète et physicien, selon le site de la Bibliothèque nationale de France.

«Elise attendait le bus de la ligne 60 avec une amie, à l’arrêt Botzaris, aux Buttes Chaumont. Lorsque le véhicule est arrivé, elles n’étaient que toutes les deux. Le chauffeur les a jaugées, n’a pas ouvert les portières et a redémarré […] Ma fille a couru jusque la vitre du conducteur pour demander au chauffeur pourquoi il n’ouvrait pas les portes, […] le machiniste lui a répondu, "Tu n’as qu’à bien t’habiller" en regardant ses jambes», explique le père de famille toujours au Parisien.

«Il faut que la RATP s’excuse publiquement devant ma fille»

Les deux amies, choquées par la scène, restent plusieurs minutes sur place avant de finalement prendre un taxi. «Ce type qui conduit un bus payé avec mes impôts a empêché ma fille, titulaire d’un passe Navigo valide et donc en règle, qui n’a jamais rien eu à se reprocher de monter… Juste parce qu’elle portait une jupe», fulmine le natif de Sétif. Il présente au Parisien le chauffeur comme un homme «maghrébin» et «islamiste».

Outré, Kamel Bencheikh met en ligne plusieurs posts virulents sur Facebook. Il est rapidement censuré par le réseau social. Celui qui se décrit comme un «militant anti-islamistes» raconte vouloir «publier ces faits» pour «dénoncer cette dérive», d’après le quotidien. Son post débutait d’ailleurs par «Je revendique mon islamophobie, tout me donne raison pour la chouchouter». Il indique avoir reçu depuis des centaines de messages d’insultes et de menaces.

Il révèle vouloir accompagner sa fille afin de déposer plainte ce 4 mai. «[Ce que nous voulons] ce sont au moins des excuses. Il faut que la RATP s’excuse publiquement devant ma fille», assure-t-il au Parisien. De son côté, la RATP, contactée par Le Figaro, précise que le machiniste sera entendu dans les prochains jours et invite Kamel Bencheickh et sa fille à entrer en contact avec elle. Selon une source proche du dossier, toujours citée par Le Figaro, des vidéos de surveillance auraient potentiellement été disponibles, mais faute d'avoir saisi la police dans les 48 heures, elles seront inexploitables.

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