D’après le dernier baromètre BVA réalisé pour La Tribune, RTL et Orange, la popularité du chef de l’Etat gagne 3 points en avril, passant de 29% à 32% d’opinions favorables, un score atteint pour la dernière fois en septembre 2018, avant la crise des Gilets jaunes. Néanmoins, 67% des Français continuent d’avoir une mauvaise opinion d’Emmanuel Macron (-3 points) et 1% ne se prononcent pas. BVA précise dans son étude : «A propos des raisons de "bonne opinion" à l’égard d’Emmanuel Macron, les verbatims des interviewés concernent moins son attitude après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris que son engagement dans le grand débat national et sa détermination à répondre à la crise sociale.»
Si pour 54% des sondés, le locataire de l’Elysée a eu raison de reporter les annonces consécutives au grand débat national, après l’incendie de Notre-Dame, le sujet reste clivant. Chez les plus de 65 ans (75%), les retraités (72%), les cadres (69%) et les foyers à haut revenu (66%) la décision semble convaincre alors que chez les moins de 35 ans (47%), les 35-49 ans (49%) et les 50-64 ans (49%), tout comme chez les employés (42%), les ouvriers (42%) et les foyers modestes (41%), ce report est accueilli avec méfiance. «[Emmanuel Macron] sait faire de beaux discours pour essayer de calmer le peuple mais tout ce qu'il décide ne se fait que pour favoriser les plus nantis», explique un interviewé, hostile à l’action présidentielle et cité dans l’étude.
Regain chez les retraités
Cette dynamique retrouvée pour la présidence s’explique en partie grâce aux retraités. Emmanuel Macron gagne 6 points chez ces derniers, passant de 32% à 38% d’opinions favorables. Sa popularité augmente également chez les plus de 65 ans (39% contre 35% en mars dernier) faisant certainement suite à l’annonce de la réindexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation, mesure ayant fuité du discours à l’origine prévu le 15 avril et perturbé par l’incendie de Notre-Dame. A noter que chez les 35-49 ans, l’ancien énarque gagne 7 points pour s’établir à 34% d’opinions favorables.
En s’intéressant de plus près aux catégories socioprofessionnelles, la part d’opinions favorables progresse chez les cadres (+4 points à 50%) et plus encore chez les indépendants (+6 points), même si chez ces derniers la proportion reste relativement basse (31%). Dans les «catégories inférieures», la popularité d’Emmanuel Macron stagne autour de 22% avec une augmentation d’un point chez les ouvriers et employés. Géographiquement, cette remontée dans les sondages s’explique par une bien meilleure opinion de la part de la région parisienne (+10 points à 38%).
Edouard Philippe toujours en tête
Du côté de Matignon, la popularité du Premier ministre progresse légèrement passant de 36% à 37%, loin devant le président. BVA précise : «C’est auprès des retraités (+7 points à 49%) et des sympathisants de la droite (+16 points à 47%), et notamment LR (+11 points, 45%), que la popularité du Premier ministre augmente le plus fortement. Elle régresse par contre à gauche (-8 points, 22%), chez les sympathisants du PS (-12 points à 26%) et LFI (-14pts à8%).»
A l’approche des élections européennes, Europe Ecologie les Verts conserve la première place avec 44% d’opinions favorables, soit 6 points de moins qu’en mars, La République en Marche s’établit elle à 33% (+1 point) et dépasse donc le MoDem de François Bayrou qui perd 4 points (29%). La France insoumise progresse fortement (+4 points à 29%) tout comme Les Républicains (+3 points à 30%). L’UDI se retrouve à 25% soit une légère hausse depuis mars (+1 point). Le Rassemblement national perd lui 2 points (25%) à l’instar de Debout la France (21%). Le Parti socialiste est en baisse d’un point (23%) comme les Patriotes (15%). Enfin, le Parti Communiste et Génération.s stagnent respectivement à 21% et 20% d’opinions favorables.
Méthode : Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet du 17 au 18 avril 2019. Echantillon de 1 002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération.
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