En faisant du zèle dans la chasse aux fake News, Youtube a fini par être à l'origine de l'une d'elle. Peu après que le début de l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris le 15 avril, de nombreuses chaînes de télévision ont diffusé en direct des images de l'incendie sur la plateforme de partage.
Or, sous plusieurs d'entre elles, Youtube a jugé opportun d'ajouter un bandeau informatif, dans lequel était donné la description des attentats du 11 septembre 2001 par l'Enciclopædia britannica. De nombreuses captures d'écran ont été partagées par les internautes, souvent perplexes devant le commentaire suggéré par la plateforme d'hébergement de vidéos.
YouTube, qui appartient à Google, a introduit cette fonction l’année dernière dans l'optique de lutter contre la propagation des théories dites complotistes, notamment celles qui remettent en cause la version officielle des attentats du 11 septembre. «Ces bandeaux sont générés de manière algorithmique et nos systèmes peuvent parfois se tromper», s'est justifié un porte-parole de la plateforme de partage, cité par l'AFP. Cette nouvelle fonctionnalité est pour l'instant «uniquement disponible aux Etats-Unis et en Corée du Sud», a-t-il ajouté, précisant que le bandeau en question avait été enlevé.
Youtube l'a relié au 11 septembre. Pourquoi?
Trop tard, le mal avait toutefois déjà été fait. Sur Twitter, internautes et journalistes se sont demandés pourquoi Youtube avait rajouté ce texte sous les images de France24, CBS ou encore ABC, alors qu'il n'y avait «aucune preuve qu'il s'agissait d'une attaque». «Mais Youtube l'a relié au 11 septembre. Pourquoi?», s'est ainsi interrogé un journaliste.
«Le nouvel outil de Youtube pour lutter contre les théories du complot risque à présent d'alimenter la désinformation en établissant de fausses comparaisons entre l'incendie de Notre-Dame et le 11 septembre», a encore souligné un de ses confrères.
Une mésaventure qui démontre une nouvelle fois le manque de fiabilité des algorithmes utilisés par les géants des réseaux sociaux dans leur volonté de contrôle de l'information, à l'instar des problèmes qu'avait rencontré Facebook pour censurer la vidéo de la tuerie de Christchurch.
Pour déterminer les causes du sinistre, le parquet de Paris a ouvert dans la soirée du 15 avril une enquête pour «destruction involontaire par incendie». La piste d'un départ de feu accidentel depuis le chantier de rénovation en cours sur le toit «retient l'attention des enquêteurs en l'état des investigations», a précisé une source proche du dossier. Les ouvriers du chantier ont été entendus dans la nuit par les enquêteurs, selon le parquet de Paris.