France

Unité nationale ? Ces politiques qui prônent une trêve après la tragédie de Notre-Dame de Paris

De part et d'autre de l'échiquier politique français, l'incendie de l'emblématique cathédrale n'a laissé personne indifférent. Les annulations d'événements liés à la campagne des élections européennes se succèdent.

«La classe politique semble à l'unisson pour faire une pause.», tweetait aux alentours de minuit, quelques heures après l'incendie qui a frappé Notre-Dame de Paris ce 15 avril, l'éditorialiste politique Renaud Pila, en évoquant l'annulation de certains meetings politiques au lendemain de la tragédie.

Trêve politique annoncée dans le cadre des européennes

Quelques heures plus tôt, une des figures de l'opposition politique, Jean-Luc Mélenchon, avait rapidement tweeté à ce sujet, affirmant que «24 heures de pause politique serait bienvenue» et estimant dans la même publication que le chef de l'Etat «ferait mieux de se taire». A peine une heure après ce premier tweet, le chef des Insoumis postait pourtant un nouveau message, dans lequel il mettait en avant sa réaction personnelle à la tragédie.

Par ailleurs, la notion de trêve a tout particulièrement été mise en avant sur les réseaux sociaux par les candidats aux élections européennes. «La liste Renaissance se joint naturellement à ce moment d'union nationale» a par exemple tweeté Nathalie Loiseau, ex-ministre d'Emmanuel Macron, aujourd'hui candidate et tête de liste aux européennes, alors qu'elle annonçait la suspension de sa campagne «jusqu'à nouvel ordre».

Le leader des Républicains dans ce scrutin, François-Xavier Bellamy, dans la foulée de l'annonce officielle de l'annulation de son premier meeting de campagne, a estimé sur LCI qu'«il y a[vait] dans le fait que nous nous sentions rassemblés dans la tristesse, quelque chose d’une espérance.»

Jordan Bardella, du Rassemblement national, a également estimé qu'après l'incendie de Notre-Dame que «le temps politique [devait] s’arrête[r] un instant», annonçant ainsi suspendre temporairement sa campagne.

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a également publié un communiqué de suspension de campagne, et a salué les annulations de campagne de ses rivaux. «Merci à Nathalie Loiseau et Jordan Bardella de faire le choix, à leur tour, de suspendre leur campagne» a-t-il tweeté.

D'autres candidats ont rapidement tenu à afficher leur admiration et leur soutien aux combattants du feu mobilisés. Manon Aubry de la France insoumise a pour sa part expliqué être «de tout cœur avec les pompiers mobilisés sur place», le président de l'UPR François Asselineau a aussi tenu à «remerc[ier] les soldats du feu qui ont sauvé la structure et les deux tours».

Jean-Christophe Lagarde, tête de liste Les Européens, a quant à lui considéré la tragédie comme «un moment terrible» qu'il fallait saisir pour «rassembler les Français», appelant Emmanuel Macron à «lancer une souscription nationale pour la reconstruire».

Le candidat du PCF Ian Brossat a choisi une citation d'Aragon, affirmant «former le vœu que demain nous nous retroussions les manches ensemble pour sauver Notre-Dame».

Raphaël Glucksmann a de son côté opté pour une citation de Victor Hugo, commentant : «Une part de l’âme de notre nation brûle ce soir, et le cœur de Paris saigne. Immense tristesse.»

Idem pour le candidat socialiste Benoît Hamon qui lui aussi à tenu à partager son «immense tristesse» depuis un balcon parisien.

Yannick Jadot, candidat EELV, a pour sa part exprimé sa sidération, invité à l'antenne de Public Sénat.

L'eurodéputé vert, tout comme le candidat républicain, ne sont pas les seules personnalités politiques à avoir eu l'occasion d'exprimer leur sentiment lors d'une intervention télévisée. Au petit matin, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse, par ailleurs soutien officiel du candidat de sa famille politique François-Xavier Bellamy aux européennes, s'exprimait au micro d'Europe 1, annonçant une que «10 millions d'euros d'aide d'urgence» allaient être débloqués pour les travaux de reconstruction.

Cette cathédrale nous la rebâtirons tous ensemble.

En tout état de cause, les suspensions de campagne et l'approbation d'une union nationale offrent un moment de répit au chef de l'Etat dans un contexte politique délicat. Le soir même de l'incendie, lors de son allocution prononcée sur place, Emmanuel Macron avait lui-même souhaité réunir les Français autour de la tragédie. «Cette cathédrale nous la rebâtirons tous ensemble» a-t-il notamment déclaré, s'engageant à lancer une souscription nationale.

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