France

France, le PS a employé des salariés roumains low-cost pour son université d'été

Ces dix salariés roumains avaient été chargés de la mise en place du mobilier et du nettoyage de l'Université d'été du parti socialiste qui s'est tenue à La Rochelle. Cette information sort le jour de la publication des chiffres du chômage.

Ces travailleurs détachés venus de Roumanie ont été employés car ils sont moins chers que des salariés français. Ils ont été chargés de tâches de logistiques : installer le mobilier, assurer le nettoyage. L'information est révélée par France Bleu La Rochelle

D'un simple point de vue juridique, il n'y a rien d'illégal dans cette pratique. Les salariés roumains ont bien été déclarés. Leurs salaires, leurs conditions de travail sont identiques à ceux des Français. Cependant, ils ne cotisent pas en France mais dans leur pays d'origine, la Roumanie. 

Cette embauche de salariés low-cost entre peut-être dans la volonté du parti socialiste de réduire au maximum les dépenses pour son meeting de La Rochelle. Le parti a ainsi prévu de réduire ses dépenses d'un tiers par rapport à l'année dernière.

Le PS n'était pas nécessairement au courant puisqu'il a seulement sous-traité le contrat d'organisation à une entreprise française, GL Events. Celle-ci a ensuite à son tour sous-traité à une entreprise roumaine, Trepte events. Alerté par cette information, Solférino s'est fendu d'un communiqué expliquant que d'un point de vue légal, tout était conforme. Poussant le raisonnement, il estime même que la nationalité des salariés ne saurait constituer un élément de polémique, puisque de toute façon l'entreprise GL Events est immatriculée en France.

Mais détail gênant, en 2014 le PS avait salué l'adoption de la loi Savary destinée à réguler le statut des travailleurs détachés. Le but de cette loi était précisément de lutter contre le dumping social. 

Pourtant, cette pratique du salarié détaché se généralise en Europe. Elle s'appuie sur la Directive européenne Détachement des travailleurs. Les salariés détachés représentaient l'équivalent de 32 000 plein-temps en France en 2013. On les retrouve dans trois secteurs : le BTP, l'intérim et la restauration.

Quoi qu'il en soit, les réactions politiques ne se sont pas faites attendre. Florian Philippot a ainsi dénoncé cette pratique. 

Le Parti de gauche également, par la voix de Martine Billard, sa secrétaire nationale à l'écologie, s'est indigné de l'emploi de ces 10 travailleurs roumains. 

Le PS, devant les réactions se multipliant, a précisé dans un communiqué: «Le Parti socialiste a exigé du prestataire qu’il rompe son contrat avec ce sous-traitant, ce qui a été fait dans la matinée de ce jeudi».