France

Thalys : l'avocat d'Ayoub El Khazzani scandalisé par le traitement «inhumain» réservé à son client

Sur les images captées par une chaîne de télévision française, on le voit arriver au Palais de justice, pieds nus, menotté dans le dos et un bandeau sur les yeux. Une situation que l'avocat du prévenu a vivement dénoncé.

Les images, diffusées par I-Télé, montrent le suspect de 25 ans entrer au palais de justice par une cour intérieure et escorté par les forces de l'ordre. Il apparaît en tenue bleue clair, pieds nus, les yeux masqués et menotté dans le dos. «Je trouve cela scandaleux et honteux. Quelle que soit la nature des faits qui lui sont reprochés, on ne doit pas tomber dans un traitement inhumain et dégradant» a très vite réagi son avocat Me Ayadi.

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L'avocat du prévenu estime ainsi que lors de cette présentation aux juges, son client a reçu un «traitement spécifique». Cependant, s'il est effectivement arrivé pieds nus au Palis de Justice, le Marocain était chaussé par la suite.

Le parquet de Paris a toutefois précisé que des chaussures lui avaient été proposées mais qu'il avait refusé de les porter.

Quant au bandeau qui aveuglait le présumé terroriste, il s'agit là, toujours selon le Parquet de Paris, d'une mesure de sécurité habituelle pour les suspects en matière de grand banditisme et de terrorisme. Le but est qu'ils ne repèrent pas les lieux et pour garantir la sécurité des personnes les accompagnant. Selon les autorités judicaires, toutes les règles de procédure et déontologiques ont donc été respectées.

Ayoub El Khazzani devait être présenté à des juges antiterroristes pour être mis en examen pour tentatives d'assassinats à caractère terroriste. Il a été également présenté à un magistrat spécialisé qui a ordonné son placement en détention provisoire.

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Plus largement, toute la question est de savoir si ces images diffusées par la chaîne de télévision française ne contreviennent pas directement à la loi du 15 juin 2000 sur la présomption d'innocence qui interdit toute publication d’une photo ou vidéo d’une personne menottée pouvant être identifiée par son nom ou par son visage. Tout contrevenant risque alors 15 000 euros d’amende.

Pour ne pas subir les foudres de la justice, la chaîne de télévision avait simplement choisi, lors de la diffusion de ces images, de flouter les menottes.