Des policiers ont perquisitionné le 2 avril le domicile de Stéphane Thérou, directeur de cabinet du maire de Pau François Bayrou (MoDem), éphémère ministre de la Justice du début de mandat d'Emmanuel Macron, dans le cadre de l'enquête sur les attachés parlementaires européens du MoDem. «Je ne vais pas vous dire que c'était agréable, ce serait mentir», a commenté Stéphane Thérou, livrant ses impressions au quotidien La République des Pyrénées. «Mais pour la première fois depuis deux ans et l'engagement de cette procédure pour le moins médiatique, j'ai pu m'expliquer et indiquer la réalité des emplois qui ont été les miens», a-t-il précisé.
En parallèle à cette perquisition de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), Stéphane Thérou a également été entendu en audition libre par les enquêteurs, selon le même journal.
Une enquête ouverte en juillet 2017
Cet ancien attaché parlementaire était entendu dans le cadre de l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs pesant sur des assistants parlementaires européens du MoDem.
Après une enquête préliminaire du parquet de Paris en mars 2017 visant une vingtaine de députés européens de tous bords, puis une autre visant le MoDem, une information judiciaire contre X, confiée à des juges d'instruction parisiens avait été ouverte en juillet 2017 pour abus de confiance, recel d'abus de confiance et escroqueries.
La justice cherche à savoir si des collaborateurs parlementaires ont été en partie rémunérés par les fonds publics du Parlement européen alors qu'ils étaient en réalité affectés à d'autres tâches pour le MoDem. Le siège du parti à Paris avait été perquisitionné en octobre 2017. L'enquête avait entraîné la démission de François Bayrou du poste de garde des Sceaux, après celles de la ministre des armées Sylvie Goulard, dont Stéphane Thérou avait été l'assistant parlementaire européen, et de Marielle de Sarnez ministre des affaires européennes, toutes deux anciennes eurodéputées MoDem.
François Bayrou a pour sa part tempéré : «Rien de plus normal qu'une enquête, dont nous n'avions plus de nouvelles depuis deux ans, cherche à obtenir des informations précises sur le travail rigoureux et insoupçonnable de Stéphane Thérou.» «Il n'y a jamais eu d'emplois fictifs au MoDem», a-t-il martelé.
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