Plusieurs militants impliqués dans la défense des minorités, ainsi que des personnalités politiques ont appelé les autorités à la transparence autour du décès d'un homme originaire de Grigny, pris d'un malaise lors de son interpellation le 28 mars et finalement décédé le 30 mars à l'hôpital.
«Mon fils a été emmené mercredi [27 mars] et ce n’est que vendredi [29 mars] que nous avons été informés [de son décès]», lançait dans un message vidéo devenu viral posté sur les réseaux sociaux, la mère d'Ange Dibenesha Marifa, jeune homme d'une trentaine d'années, interpellé en pleine nuit à hauteur de la porte d'Italie à Paris au volant de son véhicule puis conduit à l'hôpital. La vidéo, dans laquelle il est annoncé par ailleurs que l'homme est «en arrêt cardiaque» et que les médecins «veulent le débrancher» avait soulevé un vif émoi avant d'être supprimée sur demande de la mère de la victime. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.
Les réactions d'internautes et de personnalités médiatiques ont été nombreuses par la suite, comme celle du rappeur Youssoupha, qui a demandé «justice pour Ange» en lettres capitales sur son compte Twitter.
Le hastag #JusticePourAnge a depuis fait son apparition. Depuis, plusieurs personnalités demandent des explications sur les circonstances et le silence des autorités sur ce décès. «Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est-il passé ?», a ainsi demandé le député La France insoumise (LFI) Alexis Corbière sur Twitter.
L'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, Benoît Hamon a de son côté estimé qu'il relevait du «devoir» de l'Etat de répondre aux interrogations des proches de la victime et à celles de «la société».
La préfecture détaille l'interpellation
Sous cette pression, les informations sur les circonstances du drame n'ont pas tardé à être portées à la connaissance du public.
La Préfecture de police de Paris a ainsi affirmé dans un communiqué que l'homme d'une trentaine d'années avait été interpellé lors d'un contrôle routier après avoir été contrôlé positif au test d'alcoolémie et que la police avait constaté qu'il faisait l'objet d'une annulation de son permis de conduire.
Toujours dans le même texte, il est expliqué qu'Ange Dibenesha Marifa avait été pris de convulsions après avoir avalé une «substance inconnue». L'homme a ensuite fait l'objet d'un massage cardiaque avant d'être emmené à l'hôpital où il est finalement décédé.
Selon les informations d'un journaliste du quotidien 20Minutes, l'homme aurait «avalé une boulette de cocaïne».
Un autre journaliste, mais de LCI, a expliqué qu'«un peu plus de 50g de cocaïne [avaient] été saisis» par la police au cours de ce contrôle et que l'autopsie devrait révéler la nature de la substance ingurgitée par l'homme.
La brigade des stupéfiants a été saisie de l'enquête et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) n'a pas ouvert de procédure dans l'immédiat.