France

Après l'occupation de son toit par Génération identitaire, la Caf de Bobigny porte plainte

La caisse d'allocations familiales (Caf) de Seine-Saint-Denis a annoncé avoir porté plainte contre le mouvement de droite radicale Génération identitaire, dont certains membres ont occupé pendant plusieurs heures les toits de l'établissement.

Entre 7 heures et midi, «19 activistes d'extrême-droite ont occupé les toits de la Caf», située à Bobigny, a expliqué à l'AFP Bérénice Galey, directrice des prestations et du service à l'allocataire, ce 29 mars. Ils ont tous été interpellés et placés en garde à vue pour «participation à un attroupement malgré sommation de se disperser». 

Des membres de Génération identitaire ont en effet déployé trois banderoles, dont une qui recouvrait l'ensemble du bâtiment de la caisse d'allocations familiales de Seine-Saint-Denis et portait l'inscription : «De l'argent pour les Français. Pas pour les étrangers !» Des chants et slogans ont également été scandés tels que «on est chez nous» ou «nous voulons, nous aurons le remigration».

Les pancartes ont par la suite été retirées et les membres de Génération identitaire ont été évacués peu avant midi par la police qui a bouclé le quartier, entraînant la fermeture de l'établissement au public.

Par voie de conséquence, la Caf a décidé de porter plainte contre l'organisation.

«Cette action porte atteinte au fonctionnement du service public, mais également à ses valeurs», a regretté Tahar Belmounès, directeur général de la Caf 93, dans un communiqué. «En appelant à restreindre les droits sociaux des étrangers, le groupe Génération identitaire nie l'identité de la branche Famille de la sécurité sociale», poursuit Tahar Belmounès.

Trois heures après le début de l'action de Génération identitaire, des sympathisants CFDT et FO s'étaient rassemblés devant la CAF 93 à Bobigny en signe de soutien.

«Ils affichent leur haine dans le 93 pour diviser les habitants entre eux et faire diversion... Ils sont comme d'habitude les idiots utiles du gouvernement. Vite, leur dissolution !», a pour sa part tweeté Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis.

Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a dénoncé de son côté «les méthodes de Génération identitaire qui utilisent les bâtiments publics pour vomir leur message de haine» et réclamé sa «dissolution».

Le Parti communiste français (PCF) du 93 a fustigé dans un communiqué «une stratégie réfléchie [...] par les forces de l’extrême droite en Seine-Saint-Denis et à Bobigny en particulier pour implanter leurs idées nauséabondes». 

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