France

Thalys: lourdement armé et très radicalisé, Ayoub El Khazzani nie ses intentions meurtrières (VIDEO)

Mardi, le Procureur de la République François Molins a rendu publics certains éléments dont les enquêteurs disposent actuellement.

Ayoub El Khazzani, l’auteur de la fusillade manquée, vendredi, dans le Thalys Amsterdam-Paris, possédait notamment 270 cartouches pour sa kalachnikov et «une bouteille de 50 cl remplie d’essence». Le fusil AKM, également retrouvé en possession du terroriste par les enquêteurs, «est composé de plusieurs pièces provenant d’armes différentes», a ajouté le magistrat.

La ligne du téléphone portable en possession de l’accusé n’a été activée que quelques heures avant l’attaque, indication claire du fait que «cet appareil était dédié à la commission des faits et des projets criminels de l’intéressé», a souligné François Molins.

Le procureur a en outre confirmé que Ayoub El Khazzani avait effectivement regardé une vidéo djihadiste «exhortant les fidèles au combat et à la prise des armes au nom du prophète» à bord du train.

De plus, Ayoub El Khazzani se serait rendu récemment en Turquie, voire en Syrie, a souligné François Molins, en reconnaissant que les enquêteurs disposaient de preuves selon lesquelles, le 4 juin, l’intéressé avait pris un vol venant d'Antakya, une ville proche de la frontière syrienne.

De nationalité marocaine, l’accusé résidait à Algésiras, en Espagne, où il fréquentait «assidûment» une mosquée radicale. Déjà connu de la justice espagnole, il avait été emprisonné deux fois pour trafic de drogue et impliqué dans plusieurs affaires judiciaires, toujours ouvertes en Espagne.

Malgré l’émission d’une fiche «S» concernant Ayoub El Khazzani par les services français de renseignement, qui permettait de déclencher la surveillance d’une personne qui en considérée comme un danger pour la sécurité de l’Etat, le suspect n’a pas été l’objet d’une surveillance particulière.

D’après les enquêteurs, l’intention criminelle de son acte qui semble être prémédité sont confirmées par le fait qu’il a refusé de prendre place à bord d’un autre train, comme Thalys le lui a proposé. Le procureur de la République a en outre souligné «l’attitude résolue et le passage à l’acte déterminé d’El Khazzani», remarqué par tous les témoins du drame. 

Le suspect, de son côté, a nié son intention de provoquer un carnage à bord du train, affirmant qu’il avait l’intention d’extorquer de l’argent aux passagers en les menaçant de son arme. Ayoub El Khazzani planifiait ensuite de «briser une vitre du train pour sauter en marche et s’échapper», a expliqué François Molins, en qualifiant ces idées de «fantaisistes».

L'ouverture d'une information judiciaire pour tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, de détention d’armes et participation à une association terroriste a été donc décidée mardi par la justice, a conclu le magistrat.