France

Violences du 16 mars : les forces de l'ordre ont-elles été empêchées d'intervenir ?

L'exécutif fait payer à la Préfecture de police les violences du 16 mars à Paris. Pourtant, Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police, déplore un dysfonctionnement : «C'est un choix, on a laissé casser un certain nombre de choses.»

Interrogé par France Info le 18 mars au sujet des violences commises deux jours plus tôt à Paris par des casseurs, en marge de l'acte 18 des Gilets jaunes, le secrétaire général du syndicat Unsa-Police Philippe Capon livre sa version des faits. L'origine du problème selon lui : «ceux qui n'ont pas donné les instructions» pour interpeller les casseurs. Il accuse en effet les donneurs d'ordre d'avoir «décidé que ça se passe comme ça».

On était en mesure d'intervenir, on ne nous a pas autorisés à le faire

Rappelant que les forces de l'ordre «n'agissent que sur ordre», Philippe Capon interpelle la population : «Quand on est en manifestation, quand devant nous à 50-100 mètres, des casseurs sont en train de tout casser, les policiers se disent "Pourquoi on n'intervient pas ?" Parce qu'ils n'ont pas les ordres d'intervenir, ça il faut que la population le sache.»

«C'est un choix, on a laissé casser un certain nombre de choses, je pense qu'il y a des responsabilités [...] On était en mesure d'intervenir, on ne nous a pas autorisés à le faire», analyse encore le syndicaliste, qui précise toutefois ne pas penser que le gouvernement ait «laissé faire les violences pour décrédibiliser le mouvement», selon les termes de la question posée par le média français.

Pour Philippe Capon, en effet, des services «concurrents [...] posent problème» et «il faut que tout ça puisse évoluer sur un commandement unique».

C'est un choix, on a laissé casser un certain nombre de choses

Le secrétaire général d'Unsa-Police conclut sur l'identité des auteurs de violence, les distinguant des manifestants lambda : «Le mouvement des Gilets jaunes s'est peut-être radicalisé, mais les casseurs profitent de l'opportunité de ce mouvement pour venir tout casser. Gilets jaunes ou autres, ils s'en foutent [...] On est quand même dans une escalade qu'on n'avait pas forcément connue de personnes qui veulent s'en prendre physiquement aux forces de l'ordre et qui n'ont pour moi rien à voir avec le mouvement des Gilets jaunes.»

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