A l'occasion de la grève nationale et interprofessionnelle le 19 mars, une centaine d'enseignants, de surveillants et de contractuels ont tenté de bloquer les entrées du bâtiment du rectorat de l'académie de Toulouse. Ils protestaient contre la réforme du lycée voulue par le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.
Alors que leur action se déroulait dans le calme, la situation s'est subitement tendue lorsqu'une dizaine de manifestants, s'agrippant aux grilles, a refusé de laisser sortir une camionnette qui contenait des sujets d'agrégation. Les forces de l'ordre ont entrepris de les déloger sans ménagement, faisant notamment usage de gaz lacrymogène, comme le montre une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux.
«La police est intervenue violemment à 9h pour laisser une camionnette sortir. Ils ont agi à la demande du rectorat car le véhicule transportait des sujets du concours de l'agrégation de mathématique. Cette violence a ému pas mal de collègues car c'est très rare que la force soit utilisée vis-à-vis des enseignants», a témoigné une enseignante interrogée par France 3 Occitanie.
«Alors qu'il n'y avait eu aucune autre sommation, ils ont sorti les bombes lacrymogènes d'un seul coup et nous ont gazé à bout portant, des personnes ont ensuite été projetées à terre», a précisé une de ses collègues dans les colonnes de La Dépêche du midi. «Certains des collègues ont été brûlés au visage, d'autres pleuraient. Nous avons été traités avec une violence inouïe. Aucune discussion, rien que de la violence pure et dure face à des enseignants. Des collègues ont eu leurs habits déchirés, une collègue a dû partir chez le médecin car elle se sentait mal», a-t-elle encore ajouté.
Dans un communiqué de presse diffusé dans la soirée du 19 mars, le rectorat a pour sa part expliqué que les forces de l'ordre avaient dû intervenir «pour permettre l'acheminement en urgence de sujets des concours nationaux, qui ont ainsi pu se dérouler».Anne Bisagni-Faure, rectrice de l’académie de Toulouse, a en outre déploré les «agissements d'une minorité de manifestants qui n’ont pas souhaité privilégier le dialogue».