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Pour Acrimed, Monique Pinçon-Charlot a été «évincée» par «6 chiens de garde» sur France Télévisions

Monique Pinçon-Charlot a récemment participé à l'émission «C l’hebdo» sur France 5. Dans une analyse sans concession, Acrimed a estimé que cette séquence télévisuelle posait la question «des conditions d’expression des discours hétérodoxes».

L'observatoire des médias Acrimed a publié le 6 mars une analyse de l'émission C l’hebdo du 2 février dernier sur France 5, lors de laquelle était notamment invitée la sociologue Monique Pinçon-Charlot, en amont de la sortie du livre Le président des ultra-riches, qu'elle a co-écrit avec son mari.

L’émission tenue par six chiens de garde va progressivement évincer l’invitée principale du plateau

Egalement présents autour de la table : Nicolas Domenach et Maurice Szafran, du magazine Challenges, Jean-Michel Aphatie, éditorialiste dans le privé et le public, Emilie Tran Nguyen, présentatrice du JT de midi sur France 3, Eva Roque, chroniqueuse sur Europe 1 et enfin, l'animateur de l'émission : Ali Baddou.

Au cours de son analyse, Acrimed s'applique ainsi à mettre en avant les multiples obstacles rencontrés par Monique Pinçon-Charlot pour développer «un discours hétérodoxe» sur une chaîne du service public.

«Une émission qui démontre – encore une fois – la difficulté d’exposer des idées radicales sur un plateau de télévision», estime Acrimed qui résume ainsi le déroulement du programme télévisé : «D’un tribunal médiatique à une discussion rigolarde entre amis journalistes, l’émission tenue par six chiens de garde va progressivement évincer l’invitée principale du plateau, et avec elle, les idées défendues dans son dernier livre.»

Entre autres aspects de l'émission épinglés par l'observatoire des médias : le temps de parole effectif accordé à la sociologue invitée sur le plateau. Affirmant que celui-ci s'est élevé à 5 minutes, «soit moins d'un tiers de la durée de l'émission», Acrimed s'indigne de l'attitude de certains de ses interlocuteurs. «Monique Pinçon-Charlot sera interrompue pas moins de treize fois», explique l'observatoire des médias.

Au-delà des interruptions provoquées par les autres invités, il semblerait que certains propos de la sociologue aient par ailleurs été «coupés au montage». «Une coupure grossière, que confirme Monique Pinçon-Charlot», explique Acrimed qui a publié l'extrait vidéo concerné.

Décrivant «un enchaînement de réquisitoires», l'observatoire des médias décrypte l'attitude de certains intervenants, tout en analysant leur ligne politique.

«En définitive, cette séquence télévisuelle banale pose la question des conditions d’expression des discours hétérodoxes», conclut Acrimed.

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