En Gironde, où il se trouvait à l'occasion du grand débat national le 28 février, Emmanuel Macron a été interpellé par une musulmane voilée qui l'a interrogé sur le port du hijab au sein de l'entreprise. Le président a assuré que le voile ne devait en aucune façon constituer un frein à l'embauche dans le secteur privé.
Alors qu'elle lui demandait de spécifier les règles relatives au port du voile dans le cadre professionnel, le président français a d'abord rappelé que l'Etat se devait de rester «neutre», conformément à la loi sur la laïcité de 1905, et que nul n'avait le droit de porter «des signes religieux qui sont visibles» dans le cadre d'un emploi dans le service public.
Si parce que vous portez un foulard vous n’êtes pas embauchée, [...] c’est une discrimination à l’embauche et il faut le dénoncer
Concernant le secteur privé, Emmanuel Macron a déclaré : «Un foulard simple, comme celui que vous portez, est un foulard qui n'est absolument pas interdit pour être embauchée dans une entreprise privée.» «Si parce que vous portez un foulard vous n’êtes pas embauchée, [...] c’est une discrimination à l’embauche et il faut le dénoncer, et c'est sanctionné par la loi. Nous avons renforcé les contrôles», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron avait déjà précisé ce qu'il pensait du voile islamique lors d'une interview de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel en avril 2018. Il avait estimé qu'il n'était «pas conforme à la civilité qu'il y a dans notre pays, c'est à dire au rapport qu'il y a entre les hommes et les femmes». «Nous sommes attachés, et c’est républicain, c'est même révolutionnaire, à cette égalité entre l'homme et la femme. Citoyen, citoyenne. Et donc nous ne comprenons pas qu'il y ait cette différence, cette distance, cette séparation», avait-il conclu, tout en excluant l'idée d'interdire le port du hijab dans la rue.
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