Divers éléments matériels, dont ses empreintes digitales, ont permis aux forces de police d’identifier, samedi, Ayoub El Khazzani, qui aura 26 ans le 3 septembre, comme l’auteur de l’attaque du train Paris-Amsterdam le 21 août.
Le forcené a résidé en Espagne et avait été signalé par les autorités espagnoles aux services français, suite à quoi il a fait l'objet d'une fiche «S», réservée aux individus menaçant potentiellement la sécurité nationale. L'homme a pris le Thalys à Bruxelles, où il serait arrivé récemment.
L'homme avait tiré des coups de feu hier peu avant 16H00 GMT, lorsque le train circulait encore sur le territoire belge. Le train a été immobilisé en gare d'Arras (Nord de la France), où le tireur a été arrêté.
Selon CNN, les deux Marines étaient en habits civils et ont repéré maîtrisé l'homme alors qu'il chargeait sa Kalachnikov dans les toilettes du train, après avoir tiré sur l'un des militaires avec un pistolet automatique.
Un des soldats a été blessé par balle, le second par arme blanche. Les deux hommes ont été transportés dans les hôpitaux de Lille et Arras. L'un d'eux est dans un état critique.
Une source policière française a indiqué que le suspect avait au moins neufs chargeurs en sa possession.
Le Premier ministre belge Charles Michel a qualifié l'incident d'«attaque terroriste».
Le ministre de l'intérieur français Bernard Cazeneuve a salué le travail des secours, qui ont mis en place une cellule médico-psychologique pour la prise en charge des passagers en état de choc.
«Il s’agit bien d’un attentat»
Brian Levin, directeur du Centre pour l'étude de la haine et l'extrémisme à l'Université d'Etat de Californie à San Bernardino, a confié que si le forcené du Thalys était fiché par le renseignement français, alors il s’agit d’un acte terroriste.
«Le fait qu’il soit passé au travers d’une liste de terroristes potentiels nous amène à penser qu’il s’agit d’un acte terroriste, c’est ce qu’on déjà déclaré certains politiciens de Belgique», a expliqué Brian Levin. «Ce qu’on essaye de faire, c’est d’avoir une approche anti-terroriste dans des événements comme celui-ci et on pourra toujours dire plus tard s’il s’agissait de quelque chose d’autre», a poursuivi le directeur du Centre pour l’étude de la haine et de l’extrémisme de l’université de San Bernardino.
Il a encore ajouté qu’il était très important de traiter ce type de situation a priori comme des actes terroristes jusqu’à ce qu’on puisse prouver le contraire, reconnaissant qu’il y avait tellement de personnes suspectes qu’il était extrêmement difficile de pouvoir suivre les traces de chacun d’entre eux.
Il a enfin fait référence à l’attentat contre Charlie Hebdo pour noter qu’il y a plusieurs personnes suivis, c’est pourquoi il est vraiment difficile de suivre la trace de tout le monde.
«On a déjà pu constater ce phénomène lors de l’attentat contre Charlie Hebdo puisque certains des auteurs avaient déjà été en prison et avaient été surveillés pour un temps», a conclu Brian Levin.