Un communiqué officiel du conseil des ministres daté du 6 février annonce la bonne nouvelle : le chef de cabinet d'Emmanuel Macron, François-Xavier Lauch, aurait été élevé au rang de «préfet chargé d’une mission de service public relevant du gouvernement». Il était auparavant sous-préfet. Il devient ainsi un des plus jeunes préfets de l'histoire de France.
Le visage juvénile de cet énarque de 37 ans avait été découvert par le grand public à l'occasion d'une des auditions de la commission d'enquête du Sénat dans le cadre de l'affaire Benalla. Mais après son passage à la chambre haute du Parlement le 12 septembre 2018, c'était surtout le flou qui dominait, comme le rappelle L'Obs : «Belle promotion pour celui dont les explications sur la fameuse affaire n'ont pas éclairci, c'est le moins que l'on puisse, dire, tous les mystères...», s'amuse l'hebdomadaire.
Le jeune chef de cabinet avait particulièrement été cuisiné par les sénateurs sur la question des missions qui étaient confiées à son ancien adjoint, Alexandre Benalla, à l'Elysée. L'énarque avait notamment affirmé que l'ancien garde du corps du président n'avait aucune mission de police. Le rapporteur Philippe Bas avait donc demandé : «Pourquoi alors l’Elysée a-t-il demandé qu’il bénéficie d’un port d’armes ?» Mais le sénateur Les Républicains, qui connaît bien lui-même le palais présidentiel pour avoir été secrétaire général de l'Elysée sous Jacques Chirac, n'avait pas obtenu de réponse claire.
Le nom de François-Xavier Lauch est récemment ressorti dans la presse lorsque de nouvelles révélations ont été faites à propos de l'affaire Benalla : un journaliste de 20Minutes a essayé de retracer la soirée d'Alexandre Benalla le jour où il a appris avoir été reconnu sur la vidéo du 1er mai. Il a notamment été révélé qu'il avait échangé avec 33 personnes ce jour-là ; parmi eux, des policiers, des personnalités comme Yassine Belattar et Arno Klarsfeld, ainsi que des collaborateurs de l'Elysée, comme le jeune «préfet chargé d’une mission de service public relevant du gouvernement» ou encore, l'homme de l'ombre, Ludovic Chaker.
Pour mémoire, selon ces révélations, juste après la parution de l'article du Monde révélant les violences qu'il avait commises, Alexandre Benalla s'est attablé au Damas café, un bar à chicha proche des Champs-Elysées et du palais présidentiel. Ses fadettes (factures détaillées des communications téléphoniques) ont permis d'établir qu'il avait échangé avec de nombreux contacts, entre 20h et 2h30 du matin, qui ont tenté de voler à son secours et lui prodiguer leurs conseils.