France

Emmanuel Macron : «Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député !»

Tout en affirmant qu'il fera désormais «très attention» aux «petites phrases» qui ont pu attiser le ressentiment envers sa présidence, le chef de l'Etat a déploré que «Jojo avec un Gilet jaune» ait «le même statut qu’un ministre ou un député».

Emmanuel Macron a reçu le 31 janvier à l'Elysée plusieurs journalistes de Paris Match, BFMTV, Le Figaro et Le Point. Au cours de cette entrevue, il a notamment livré son analyse quant à la médiatisation de la mobilisation des Gilets jaunes.

Dans cet entretien, Emmanuel Macron assure qu'il fera désormais «très attention» aux «petites phrases» de sa part qui ont, selon lui, nourri «un procès en humiliation». «Cela suppose une conversion personnelle», aurait-il expliqué, jugeant que «dans le système où nous vivons, cette franchise n'est peut-être plus possible». Pourtant, le même jour, il a eu ce trait d'esprit rapporté par plusieurs journalistes : «Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre ou un député !»

Si être Gilet jaune, ça veut dire qu’on est pour que le travail paie plus et que le Parlement fonctionne mieux, alors je suis Gilet jaune

Un propos en forme de boutade censé critiquer les chaînes d'information en continu et leurs «commentaires permanents» : une accusation devenue un leitmotiv pour le chef de l'Etat, qui estime que des médias tels que BFMTV ont surmédiatisé le mouvement des Gilets jaunes en offrant une trop grande visibilité aux figures comme Eric Drouet, Maxime Nicolle ou encore Priscillia Ludosky.

Une sortie commentée par le le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure : «La République c’est précisément de penser que "Jojo" mérite la même considération qu’un député ou un ministre. Et même qu’il peut devenir l’un ou l’autre. C’est de l’avoir oublié que beaucoup ont revêtu leur Gilet jaune.»

La réponse à ces «commentaires permanents, c’est peut-être le débat permanent», la «délibération permanente», a tenté d'expliquer Emmanuel Macron. Il a par ailleurs assuré qu'il ne souhaitait pas un système qui opposerait cette «démocratie délibérative» – qu'il a évoquée ces dernières semaines – et la «démocratie représentative». «Si être Gilet jaune, ça veut dire qu’on est pour que le travail paie plus et que le Parlement fonctionne mieux, alors je suis Gilet jaune», a-t-il également ironisé.

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