France

Action choc dans les Alpes : quatre militants de Génération identitaire placés en garde à vue

Pour avoir participé en avril 2018 à une action coup de poing dans les Alpes – lieu de passage en France d'immigrés clandestins – quatre membres de Génération identitaire sont poursuivis pour «immixtion dans une fonction publique».

Quatre militants identitaires, trois hommes et une femme, ont été placés en garde à vue le 29 janvier avant d'être remis en liberté, selon un communiqué du procureur de la République de Gap (Hautes-Alpes), Raphaël Balland, dans  En cause : l'opération contre l'immigration illégale dans les Alpes entre avril dernier du groupe Génération identitaires, qui se présente sur son site comme un «mouvement politique de jeunesse qui lutte contre l'islamisation et l'immigration massive».

Ces gardes à vue, levées «à l'issue des auditions», se sont déroulées sur le ressort géographique de trois parquets différents : ceux de Lyon, Nîmes et Montpellier. «Les investigations se poursuivent sous la direction du parquet de Gap», a précisé le parquet.

Dans le texte, le procureur explique que ces gardes à vue ont été décidées après «de nombreuses investigations» dont des auditions de membres de l'association Génération identitaire effectuées par les gendarmes en novembre 2018 dans deux départemetns : le Var et la Haute-Garonne.

Annoncées dans la matinée sur Twitter pour deux d'entre-elles par le compte de Génération identitaire, ces gardes à vue concernaient notamment Romain Espino, le porte-parole du groupe, mais aussi le président du mouvement, Clément Galant.

La militante Anaïs Lignier, enceinte de huit mois, selon Génération identitaire, a elle aussi été placée en garde à vue selon le groupe.

Sur Twitter, des sympathisants du mouvement avaient demandé leur libération en usant du mot-dièse #freeouractivists (#libéreznosmilitants).

Au printemps dernier, au col de l'Echelle près de Briançon, des militants identitaires avaient matérialisé une «frontière symbolique» à l'aide de grillage de chantier en plastique à la frontière franco-italienne, sous la bannière de «Defend Europe», projet porté les identitaires qui avait déjà fait parler de lui en Méditerranée.

Accusés d'«immixtion dans une fonction publique»

Ils s'étaient notamment félicités de la remise de quatre clandestins à la police et de l'arrestation de sept migrants «repérés et signalés» par leurs soins. Aucune poursuite n'avait jusqu'à présent été engagée contre eux.

Une première enquête, ouverte le 27 avril 2018, avait été classée sans suite faute d'infraction ou de plainte. Puis le procureur de Gap, Raphaël Balland, avait ouvert une enquête préliminaire au motif d'«immixtion dans une fonction publique», confiée à la gendarmerie de Briançon. Le chef d'activité exercée «dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique» a également été retenu contre les militants identitaires.

Toute personne a qualité pour appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche

Les membres de Génération identitaire ont toujours assuré que leurs actions vis-à-vis des migrants pénétrant illégalement sur le territoire français étaient protégées par l'article 73 du code pénal. Ce dernier prévoit que «dans les cas de crime ou délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche».

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