France

Bruno Le Maire aimerait que les Britanniques revotent sur le Brexit

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a déploré que «des politiciens britanniques irresponsables» aient poussé leur peuple au Brexit. Paris se prépare à un «hard Brexit», mais préférerait «que les Britanniques revotent»

Interrogé par France Inter le 27 janvier, Bruno Le Maire est revenu sur les difficultés rencontrées par les Britanniques pour sortir de la crise du Brexit et a notamment déclaré à cette occasion : «Moi j'aimerais que les Britanniques revotent.»

Des politiciens britanniques irresponsables [...] ont fait croire aux Britanniques qu'ils pouvaient continuer à vivre avec leur tasse de thé et leurs muffins tranquillement parce qu'ils n'avaient rien à voir avec l'Europe

Le ministre français de l'Economie a également estimé que «des politiciens britanniques irresponsables» avaient «fait croire aux Britanniques qu'ils pouvaient continuer à vivre avec leur tasse de thé et leurs muffins tranquillement parce qu'ils n'avaient rien à voir avec l'Europe. Sauf que la moitié du commerce britannique se fait avec les pays européens.» Et de déplorer : «On s'aperçoit que c'est un drame, le Brexit. Un drame pour tous ceux qui ont cru dans ces illusions et ces mensonges.»

Bruno Le Maire a également espéré au micro de la radio publique que «les responsables italiens ne vendr[aient] pas les mêmes mensonges à ce grand peuple qu'est le peuple italien, un peuple dont on est extraordinairement proches.» Avant de proclamer : «Il n'y a pas d'autre solution pour l'Europe que de rassembler ses forces.»

Le 17 janvier, le gouvernement français a affiché son pessimisme en déclenchant un plan national visant à faire face aux effets d'une sortie sans accord, un scénario jugé «de moins en moins improbable» par Paris. 

Après une réunion entre plusieurs membres du gouvernement à Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le «déclenchement» de ce «plan de préparation», sur lequel Paris travaille depuis le mois d'avril et qui se traduira notamment par 50 millions d'euros de travaux d'aménagement dans les ports et les aéroports et près de 600 embauches (douaniers, vétérinaires...) : «L'hypothèse d'un Brexit sans accord [ou hard Brexit] est de moins en moins improbable. La responsabilité du gouvernement c'est que notre pays soit prêt, que les intérêts de nos concitoyens soient préservés et défendus», a affirmé le chef du gouvernement sur le perron de Matignon. 

Pour mémoire, si aucun accord n'est approuvé d'ici le 29 mars, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne à minuit, sans période de transition.

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