France

Ile-de-France : la FDSEA couvre quatre permanences de députés de la majorité de fumier ou de foin

Quatre députés d’Île-de-France issus de la majorité ont eu la surprise de découvrir leurs permanences dégradées avec du fumier, du foin et des affiches les accusant de trahison. Le syndicat agricole FDSEA a revendiqué l'action.

La nuit du 23 au 24 janvier a été marqué par une série de dégradation visant quatre élus de la majorité d’Île-de-France. Chaque fois, des affiches accusant nommément les élus de «trahison», avec une photo montrant un tracteur ont été retrouvées sur place. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), a revendiqué l'action plus tard. Plusieurs des élus visés ont fait part de leur indignation sur le réseau social Twitter. 

«Des menaces pesaient depuis décembre», a expliqué le député des Yvelines Bruno Millienne en dévoilant sa permanence couverte de fumier sur le réseau social. L'élu MoDem, qui a dénoncé des «responsables syndicaux qui n’ont pas réellement joué l’apaisement», a annoncé qu'il allait porter plainte. 

Toujours dans les Yvelines, la députée LREM Marie Lebec a découvert l'entrée de sa permanence encombrée de foin par les agriculteurs. «Les responsables de cette action préfèrent privilégier les menaces à un dialogue constructif», s'est indignée la jeune parlementaire sur le réseau social en annonçant qu'elle allait, elle aussi, porter plainte. 

«Petite-fille d’agriculteurs engagés, je suis prête à continuer à avoir de vrais échanges par d’autres moyens que par bottes de foin et affiches interposés», a pour sa part tweeté la députée LREM de l'Essonne Amélie de Montchalin en découvrant elle aussi sa permanence dégradée. 

La permanence du mathématicien et député macroniste de l'Essonne Cédric Villani a elle aussi connu le même sort. Ce dernier n'a pas diffusé de photos des dégâts, ni commenté l'incident sur son compte Twitter. 

La FDSEA d'Ile-de-France revendique 

«J'assume complètement ce qui a été fait», a déclaré à l'AFP le président de la FDSEA Île-de-France, Damien Greffin. «Je comprends que ce ne soit pas très plaisant mais c'est un moindre mal. Je ne sais pas jusqu'à quand j'arriverai à tenir mes troupes, la prochaine fois, ça va être autre chose», a-t-il prévenu.

«Il y a un ras-le-bol depuis un certain nombre de mois», a-t-il affirmé, expliquant notamment que les agriculteurs «ont subi le vote de la RPD [redevance pollutions diffuses] juste avant Noël», qui se traduit par «une hausse de charges importante pour nos agriculteurs».

Le 23 janvier dans la soirée, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs d'Ile-de-France avaient prévenu dans un communiqué que des agriculteurs locaux comptaient s'inviter «aux voeux de leurs députés pour leur souhaiter, à leur façon, une bonne année 2019.»

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