France

Grand débat : le face-à-face entre Wauquiez et Macron aura-t-il lieu ?

Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez seront tous les deux présents dans la Drôme pour un nouvel épisode du grand débat national, mais cette fois, les caméras seront absentes, à la demande de l'exécutif, selon les informations de l'AFP.

C'est un tête à tête inédit : Emmanuel Macron affronte le patron des Républicains Laurent Wauquiez ce 24 janvier à Valence, pour la troisième réunion du grand débat national né de la crise des Gilets jaunes. Après un tête-à-tête de 30 minutes, ils se joindront à un déjeuner-débat avec une soixantaine d'élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sur demande de l'exécutif, l'événement se déroulera sans la présence des caméras. 

Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez, deux quadragénaires de la même génération politique, ne se sont jamais entretenus officiellement depuis que Laurent Wauquiez a pris la tête des Républicains en décembre 2017. Auparavant, ils s'étaient rarement croisés, selon les informations de l'AFP.

Ils se rencontrent au moment où tous deux apparaissent fragilisés à quatre mois des élections européennes, premier test électoral du quinquennat. Le chef de l'Etat a traversé deux mois de crise des Gilets jaunes dont il espère sortir avec le grand débat. Laurent Wauquiez, lui, peine à s'affirmer comme le principal opposant à Emmanuel Macron, face à la concurrence de Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI).

S'il a affirmé le 16 janvier vouloir que les Républicains participent au grand débat, Laurent Wauquiez a précisé le 22 janvier qu'il entendait, en se rendant à Valence, éviter que soient «mis sous le tapis les sujets qui ont abouti aux grandes tensions dans lesquelles est tombé le pays.» Et de citer : «La situation des retraités pour lesquels aucune garantie durable n'a été obtenue, le poids des impôts qui pèse sur les classes moyennes et les territoires qui ne veulent plus être méprisés comme ils l'ont été sur les 80 km/h.»

Une rencontre dans un département où la mobilisation demeure importante

A Valence, Emmanuel Macron arrive dans le département le plus pauvre de la région, la Drôme, où les Gilets jaunes restent très mobilisés. Valence a vu défiler le 5 janvier 3 000 manifestants, presque autant qu'à Paris (3 500) selon les chiffres officiels. Début décembre, les manifestations ont connu un pic de violences juste de l'autre côté du Rhône, au Pouzin (Ardèche), de plus à Valence un commissaire divisionnaire a été frappé.

Le débat avec les élus s'annonce plus court (3h30 prévues au programme) et moins médiatisé que les deux précédents de plus de 6H30 à Grand Bourgtheroulde (Eure) et Souillac (Lot), où des dizaines de maires avaient interpellé, parfois avec virulence, Emmanuel Macron sur les multiples sujets soulevés par les Gilets jaunes ou le malaise de la ruralité. Cette fois, l'Elysée a préféré ne pas autoriser une retransmission en direct par les chaînes d'information en continu.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a pour sa part dénoncé un grand débat national mené par le gouvernement comme un «grand show de communication» et son appel à la grève le 5 février a reçu le soutien d'Eric Drouet, l'une des figures des Gilets jaunes. Les Français estiment à 62% que l'exécutif ne prendra pas en compte les résultats du grand débat, selon un sondage OpinionWay pour LCI-Le Figaro-RTL.

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