France

Devant Macron, le maire de Montauban évoque l'immigration comme une «injustice sociale»

A Souillac, alors que le président de la République animait un débat avec près de 600 maires du Sud de la France, le maire de Montauban, Brigitte Barèges, a défrayé la chronique en abordant la question de l'immigration comme une «injustice sociale».

Le 18 janvier, le président français Emmanuel Macron s'est rendu à Souillac, dans le Sud de la France, pour débattre avec près de 600 maires d'Occitanie dans le cadre du Grand débat national qu'il a initié pour tenter d'apaiser la crise des Gilets jaunes.

A cette occasion, Brigitte Barèges, maire Les Républicains (LR) de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, s'est fait remarquer par une sortie particulièrement virulente sur l'immigration. Abordant la question par l'angle du terrorisme, elle a notamment déclaré avoir répertorié au moins 70 fichés S dans sa ville, située à 50 kilomètres de Toulouse. Invitant le chef de l'Etat à ne pas occulter ce sujet du débat, l'édile a opposé la situation des Français précaires à celle des étrangers en situation irrégulière qui bénéficient de l'aide médicale d'Etat (AME) : «Quand on ne peut pas s'offrir de lunettes, de prothèses dentaires et quand on voit que par le biais de l'Aide médicale d'État, [qui coûte] un milliard d'euros par an, un étranger peut se faire rembourser tous ses soins à 100%, Monsieur le président il faut l'entendre, c'est un vrai souci de justice sociale.» 

Devant le président, les 600 élus et des centaines de milliers de téléspectateurs, Brigitte Barèges a en outre évoqué un événement sordide qui a, selon ses dires, «secoué sa ville». Elle a ainsi raconté l'histoire d'une grand-mère de 80 ans qui «s’est fait agresser à son domicile». Et de poursuivre : «Et pardonnez-moi si je suis triviale, elle s’est fait sodomiser par un Algérien qui était en situation irrégulière, sous le coup d’une reconduite à la frontière et qui n’a jamais été reconduit à la frontière.»

Chahutée pas ses collègues indignés par ses propos, Brigitte Barèges a tout de même poursuivi en disant que les personnes qui sont sur les rond-points s'inquiètent d'être plus maltraitées que des personnes qui viennent d'ailleurs.  

Pour lui répondre, Emmanuel Macron a reconnu que l'immigration faisait «partie du débat» et ne devait pas «être un tabou», mais que c'était «une erreur de l'aborder par l’intermédiaire du terrorisme». Pour le président, le défi qui se pose depuis plusieurs années est celui de l'intégration qui a construit des «injustices» et du «ressentiment».

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