«Incontestablement, l'euro est un boulet pour la France» mais en sortir n'est «plus une priorité», a répété ce 17 janvier Marine Le Pen, en plaidant pour un changement de gouvernance monétaire de l'Union européenne.
«Si on change la gouvernance» monétaire et «qu'on voit que c'est suffisant pour permettre à l'économie française de remonter les handicaps qui ont été créés par la monnaie, on gardera la monnaie. On est pragmatiques, on n'est pas idéologues», a expliqué la présidente du Rassemblement national en marge de ses vœux à la presse au siège de son parti à Nanterre.
«La gouvernance qui a été choisie et qui vise, pour la BCE [banque centrale européenne], à ne lutter que contre l'inflation et à se refuser à lutter contre le chômage, pose un réel problème», a estimé la finaliste de la présidentielle en 2017.
«La création monétaire par l'UE, au lieu d'être adressée à des agences pour pouvoir investir dans l'économie réelle ou même directement à des Etats [...] est destinée aux banques et se perd, se dilue dans l'économie virtuelle», a estimé la responsable du RN.
Si la sortie de l'euro n'était «plus la priorité [du] combat politique», comme le RN en avait convenu après la présidentielle 2017, elle préfère que le pays retrouve d'abord sa souveraineté frontalière, économique et budgétaire.
Elle a affirmé aussi qu'«on pouvait envisager par secteur» des traités alternatifs aux traités européens existants.
Ce même jour, Laurent Wauquiez a attaqué Marine Le Pen, qui vient d'être ralliée pour les Européennes par l'ancien ministre LR Thierry Mariani, partisan de rester dans la monnaie unique. «Retrouver notre souveraineté monétaire sans sortir de l'euro ? Assumez votre projet et arrêtez de prendre les Français pour des idiots», a tweeté le patron des Républicains.
Le chef de LR avait précédemment tweeté que le rejet de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques mardi était «une bonne leçon à méditer pour ceux, Rassemblement national, Debout la France et France Insoumise, qui militent, plus ou moins masqués, pour la sortie de l'Europe et de l'euro».
Madame Le Pen avait aussitôt répliqué que sa «déclaration sans nuance ni finesse avait l'avantage» de «démontrer que [Laurent Wauquiez avait] enfin tranché la ligne politique de LR : défendre l'UE».
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