Le parquet a annoncé que Peter Cherif, alias Abou Hamza, avait été déféré dans la nuit du 26 au 27 décembre au parquet de Paris afin d'effectuer une peine de cinq ans de prison prononcée lors de son procès en 2011.
Djihadiste proche des frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, Peter Cherif avait disparu au dernier jour de son procès à Paris en mars 2011, où il était jugé pour être parti combattre dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak en 2004. L'homme français de 36 ans était depuis en fuite. Interpellé à Djibouti le 16 décembre dernier, il avait été expulsé une semaine plus tard par les autorités locales et placé en garde à vue dès son arrivée en France, le 23 décembre.
Le parquet a en outre requis sa mise en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» ainsi que son placement en détention provisoire dans le cadre d'une nouvelle information judiciaire, consécutive à une enquête préliminaire ouverte en 2017. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, cette dernière vise le séjour et les activités de Peter Cherif au Yémen, où il est devenu un cadre d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
En septembre 2015, il avait été inscrit par les États-Unis sur leur liste noire des «combattants terroristes étrangers» et figurait parmi les djihadistes français les plus recherchés au monde. Peter Cherif est considéré comme une précieuse source d'informations tant pour les services de renseignements occidentaux que pour la justice française.
À ce stade, il n'est toutefois pas officiellement visé par l'enquête sur l'attentat contre Charlie Hebdo perpétré par les frères Kouachi, dont il était proche.
Peter Cherif avait été arrêté une première fois fin 2004 dans la ville irakienne de Falloujah alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda. Condamné à 15 ans d'emprisonnement, il avait réussi à s'évader d'une prison irakienne en mars 2007 avant de gagner la Syrie. Extradé par la suite vers la France et incarcéré pendant 18 mois, il était parvenu à quitter le territoire pour se rendre en Syrie. Condamné à cinq de prison, il avait fait immédiatement l'objet d'un mandat d'arrêt en vue de l'exécution de sa peine.