Alexandre Benalla s'est rendu début décembre à N'Djamena, la capitale du Tchad. Un déplacement intervenu quelques jours avant la visite officielle d'Emmanuel Macron qui a réveillonné avec les soldats français déployés dans le cadre de l'opération Barkhane. Selon Le Monde, qui cite des «sources concordantes», le passage du sulfureux ex-chargé de mission à l'Elysée, est loin de s'être déroulé dans la discrétion. L’une d’elles rapporte en effet qu’il «est venu accompagné d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte bleue», dont les frais inhérents à son séjour dans le très luxueux Hôtel Hilton de la capitale tchadienne.
Cette même source rapporte également qu’il aurait rencontré Oumar Déby, le frère du président tchadien, à la tête de la Direction générale de la réserve stratégique (DGRS), chargée d’acheter du matériel militaire.
L'Elysée mis dans l'embarras
L'épisode n’a pas été passé sous silence lors de l’entrevue entre le président français et son homologue tchadien Idriss Deby : «Emmanuel Macron a tenu à faire savoir [le 22 décembre] à Idriss Déby que cette personne n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel», assure l’Elysée au Monde. «Seuls le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le conseiller diplomatique du président, Philippe Etienne, et Franck Paris, son conseiller Afrique, peuvent se prévaloir du chef de l’Etat [en Afrique]», précise le palais présidentiel, assurant à cette occasion que le locataire de l’Elysée souhaitait «absolument rompre avec la République des intermédiaires, notamment en Afrique».
Depuis son licenciement, Alexandre Benalla continue de faire parler de lui, et pas seulement pour ses déboires judiciaires liés à ses interventions litigieuses aux côtés de la police le 1er mai dernier. Il aurait rencontré le 5 septembre dernier Alexandre Djouhri, le sulfureux lieutenant de Sarkozy, dans un luxueux hôtel londonien, selon Libération. Arrêté à Londres le 7 janvier après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’homme d’affaires controversé est suspecté d'avoir participé, en 2007, au financement libyen de la campagne présidentielle de l'ancien président de la République.
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