France

Complotisme ? Aphatie voit «une organisation souterraine, cachée» derrière les Gilets jaunes (VIDEO)

Le chroniqueur politique aux multiples ronds de serviette a pointé du doigt ceux qui tireraient les «ficelles», selon lui, des Gilets jaunes. Tentant de débusquer des complots, le journaliste a été accusé de lui même verser dans le conspirationnisme.

Avant la diffusion d'un reportage sur C à vous concernant le référendum d’initiative citoyenne (RIC) qui s'est peu à peu imposé comme une revendication des Gilets jaunes, le journaliste et éditorialiste Jean-Michel Aphatie a livré son avis sur le mouvement.

Dans ce mouvement informel, gazeux – moi je le pense depuis le début – il y a une organisation souterraine, cachée, il y a des tireurs de ficelles, des gens beaucoup plus politisés et politiciens qu'on ne le croit, et qui apparaissent aujourd’hui

«Aujourd'hui, non seulement on commence à donner des visages au mouvement, mais aussi un mot d'ordre unificateur : le fameux référendum d’initiative citoyenne qui recouvre tout», débute l'homme de télévision.

«Et en fait on se dit [que] dans ce mouvement informel, gazeux – moi je le pense depuis le début – il y a une organisation souterraine, cachée, il y a des tireurs de ficelles, des gens beaucoup plus politisés et politiciens qu'on ne le croit, et qui apparaissent aujourd’hui», décrypte ensuite le chroniqueur politique, habitué des plateaux télévisés.

Qui est derrière le mouvement des Gilets jaunes ?

D'aucuns ont déduit des propos du natif des Pyrénées-Atlantiques qu'il s'engouffrait là dans une thèse complotiste, à savoir considérer que le mouvement des Gilets jaunes n'était en rien spontané et qu'il aurait été fomenté, ou organisé en coulisse, par des éléments ultra-politisés, à l'extrême-droite ou à l'extrême-gauche.

Selon le Petit Larousse, le complotisme «se dit de quelqu'un qui récuse la version communément admise d'un événement et cherche à démontrer que celui-ci résulte d'un complot fomenté par une minorité active».

Un mouvement à «deux têtes», selon Aphatie

Celui qui officie également sur Europe 1 a une nouvelle fois questionné sur Twitter ce 17 décembre, les orientations politiques défendues, selon lui, par des Gilets jaunes – demandant que les manifestants «qui sont sincèrement là pour leurs fins de mois» fassent «le ménage» – et qualifiant les Gilets jaunes de mouvement «à deux têtes cachées, trois objectifs secrets».

Dans une chronique précédente, il réclamait la mise au ban de Maxime Nicolle, l'un des visages médiatiques des Gilets jaunes accusé de complotisme – et en profitait pour égratigner l'AFP, qui avait retranscrit des citations de «Fly Rider». Et le journaliste d'affirmer que s'exprimer «après avoir tenu des propos conspirationnistes, c'est quand même compliqué».

Malaise médiatique face aux Gilets jaunes ?

Le malaise apparent de Jean-Michel Aphatie devant les revendications hétéroclites du mouvement des Gilets jaunes n'est pas sans rappeler les propos tenus le 9 décembre par son confrère, le journaliste Bruno Jeudy, sur BFM TV.

Vous êtes un faux Gilet jaune. Vous êtes un militant politique. Ça ne trompe aucun téléspectateur

Face au Gilet jaune Christophe Couderc, l'éditorialiste reprochait à l'homme qui dénonçait les privatisations et le rôle des «banquiers internationaux» de ne pas s'exprimer comme les autres manifestants. «Vous avez des obsessions qui sont des obsessions politiques et qui ne sont pas démocratiques», accusait Bruno Jeudy, sensiblement irrité. «Les Gilets jaunes que je vois régulièrement ici-même, ils ne parlent pas comme vous. Parce que vous, vous êtes un faux Gilet jaune. Vous êtes un militant politique. Ça ne trompe aucun téléspectateur», avait-il poursuivi, acerbe.

Des exemples symptomatiques de la défiance grandissante et réciproque (à en juger par l'hostilité des manifestants envers les grands médias) entre le peuple et la caste médiatique ?

Lire aussi : «Faux Gilet jaune» contre «faux journaliste» : échange tendu sur le plateau de BFMTV (VIDEO)