France

Opposés aux OGM, 80 «faucheurs volontaires» envahissent l'Inra de Colmar

Pour s'assurer que l'Institut national de la recherche agronomique ne cultive pas de pieds de vignes OGM, des «faucheurs volontaires» ont investi les locaux de l'Inra de Colmar, ce matin.

Environ 80 «faucheurs volontaires» ont investi ce lundi matin les locaux de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Colmar, pour une «inspection citoyenne». Une dizaine d'entre eux a finalement été reçu par la direction. 

Pour ces faucheurs volontaires, l'objectif était de vérifier les serres de l'Inra, suspectés par les militants d'abriter des pieds de vignes génétiquement modifiés. «On va aller regarder dans les serres s'il y a des pieds de vignes OGM, comme ceux qu'on avait fauchés il y a cinq ans», a expliqué une membre des mouvements des faucheurs volontaires, Dominique Delort. 

Ce n'est pas la première fois que l'Inra de Colmar est ciblé par les faucheurs volontaires. En août 2010 déjà, des militants anti-OGM avaient détruit une parcelle de vigne transgénique qui était en cours d'expérimentation à l'Inra de Colmar. En octobre 2011, ils avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Colmar à deux mois de prison avec sursis, avant d'être relaxés en juillet 2014 par la cour d'appel de Colmar.

En savoir plus : dans la rue contre Mosanto.

Insuffisant pour calmer leurs ardeurs face à la culture de ces pieds de vignes transgéniques. «Si on en trouve qui ne sont pas en milieu confiné, on va faire établir un constat d'huissier», a ainsi précisé une militante. Cette opération intervient alors que le collectif des faucheurs volontaires était réuni ce week-end en Alsace. 

Les OGM, qui restent très largement interdits à la culture en France, - seul le maïs MON810 de Monsanto l'est, mais il ne peut être vendu - ont toutefois été plus largement autorisés en Europe il y a quelques semaines. 75 OGM destinés à l'alimentation animale et humaine peuvent aujourd'hui être importés en Europe. Une étape avant une autorisation plus large selon les «faucheurs volontaires», qui s'en prennent souvent à ces cultures de maïs transgénique.

La France ou l'Allemagne étaient très largement hostiles à ce projet, et face à cette opposition, l'UE a permis aux pays qui le souhaitent de restreindre l'utilisation des OGM. C'est le cas en France, qui interdit toujours la culture des OGM à des fins commerciales. L'opinion publique, en France, reste en effet très largement opposée à la culture des OGM. En mai dernier, une importante manifestation des antis-OGM avait rassemblé plusieurs milliers de personnes dans de nombreuses villes en France. 

De nombreux militants opposés aux OGM dénoncent par ailleurs l'accord TAFTA, négocié actuellement entre l'Europe et les Etats-Unis. Ce traité de libre-échange permettra en effet, selon ses opposants, l'importation massive en Europe de produits actuellement interdits à la vente, comme le poulet aux hormones, ou encore le maïs OGM.