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Pour Philippe de Veulle, il y a une volonté de faire passer les Gilets jaunes «pour des sauvages»

Philippe de Veulle, avocat du collectif «robe noire et gilets jaunes» était l’invité de RT France ce 11 décembre. Il revient sur les polémiques liées aux violences policières et aux arrestations lors des récentes manifestations des Gilets jaunes.

Au cours de ces dernières semaines, de nombreux Gilets jaunes ont accusé les forces de l’ordre d’avoir commis des violences volontaires à l’égard des manifestants. Sur RT France, Philippe de Veulle, avocat du collectif «robe noire et gilets jaunes», s’est dit «choqué» de l’usage «disproportionné» de la force par les forces de l’ordre et des arrestations arbitraires de certains manifestants.

«Nous avons [été saisis par] plus de quarante victimes, et notamment des Jurassiens, qui sont venus en bus jusqu’à la gare de Lyon à Paris, où ils ont été arrêtés et mis en garde à vue plus de 17 heures dans des conditions très difficiles. La plupart d’entre eux venaient sur Paris pour manifester de manière pacifique. Ils avaient avec eux des lunettes, des masques et peut-être des casques qui ne sont pas du tout des objets conspiratifs. Ce sont simplement des objets [utilisés] pour se protéger des bombes lacrymogènes […]. Ce sont des manifestants pacifiques», a-t-il affirmé.

Pour lui, ces garde-à-vue préventives constituent ni plus ni moins d'une atteinte à la liberté «d'aller et de venir».

S’il affirme ne pas défendre de clients victimes de violences policières, il assure pour autant en avoir été le témoin : «J’ai été témoin, comme tout le monde, de violences [filmées] où l’on pouvait voir des jeunes filles tirées et traînées par les cheveux et traitées comme du bétail. […] J’ai vu des casseurs provenant des banlieues piller dans le quartier de l'avenue de la Grande-Armée alors que les CRS étaient à 100 mètres. Il y a une volonté de discréditer [les] Gilets jaunes pour [les] faire passer pour des sauvages.»

Enfin, il a regretté l’absence de réaction d’Emmanuel Macron au sujet des violences policières : «[Le 10 décembre], j’ai regardé comme plusieurs millions de français, l’intervention du chef de l’Etat. Il a évidemment dénoncé les violences [contre] les CRS et les gendarme blessés, mais il n’a pas [prononcé] un mot pour les victimes des Gilets jaunes. Je rappelle au président de la République qu’il est le président de tous les Français et non pas seulement des forces de police sur lesquelles il compte pour le défendre. Il faut avoir de l’humanité dans cette affaire, parce que la colère des gens vient d’une crise profonde, d’un malaise sociale.»

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