France

Un policier de l’Oise aurait forcé un migrant à lécher ses chaussures

Un policier de la police aux frontières de Beauvais est suspecté d’avoir forcé un migrant guinéen en rétention administrative à commettre des actes humiliants. Le fonctionnaire est depuis visé par plusieurs enquêtes.

Un migrant guinéen, placé en rétention administrative dans l’Oise (Hauts de France), s'est plaint d'avoir été contraint de se mettre à genoux et de lécher les chaussures d’un fonctionnaire de la PAF de Beauvais le 14 novembre, selon le Parisien.

Alors que le migrant s’en est ouvert à un autre agent, la plainte est remontée jusqu’à l’inspection générale de la police (IGPN). Plusieurs enquêtes, judiciaire, administrative et interne, visent depuis le fonctionnaire incriminé, qui est pourtant un agent expérimenté. «Une enquête préliminaire est ouverte pour violences volontaires par un dépositaire de l’autorité publique», a déclaré le procureur de la République, Florent Boura.

Preuve que l’administration policière prend l’affaire au sérieux : le migrant a été entendu un quart d’heure après avoir dévoilé l'humiliation dont il avait été victime. 

Le fonctionnaire en question, depuis placé en arrêt maladie, a avoué les faits lors d’une première audition, puis les a niés ultérieurement. Les chaussures du policier feront l'objet d'un prélèvement ADN. «Ces faits, s’ils sont confirmés, sont scandaleux», a déclaré un gradé interrogé par le Parisien. «Il a totalement pété les plombs et n’a plus sa place dans la police. Mais il faut aussi remarquer que le signalement est venu de policiers, ce qui prouve que les brebis galeuses, quand il y en a, sont dénoncées», a-t-il ajouté. 80 agents officient à la police des frontières à Beauvais dans des conditions parfois très précaires, un certain nombre d'entre eux travaillant dans des préfabriqués installés directement sur le tarmac de l'aéroport.

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