Alors qu'une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes est prévue pour ce 5 décembre, l'Elysée a annoncé renoncer à l'augmentation des taxes sur les carburants pour 2019. Le gouvernement l'avait précédemment suspendue pour six mois.
«Comme ça il n'y a pas d'entourloupe. Le président, je l'ai eu au téléphone, il y a quelques minutes. Il m'a dit : "Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop ça reviendra après"», a commenté le ministre de la Transition écologique François de Rugy, lors d'un débat avec des Gilets jaunes sur BFM TV.
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno le Maire, a lui salué un «geste d'apaisement considérable» face à la colère des Gilets jaunes. «Il n'y aura pas en 2019 de nouvelle taxe sur les carburants», a affirmé Bruno le Maire, interrogé sur France 2.
L'opposition n'a pas tardé à réagir.
Wauquiez appelle Emmanuel Macron à s'exprimer publiquement
Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a estimé sur Europe 1 ce 6 décembre que l'annulation de la hausse des taxes pour 2019 sur les carburants était un «signe d'apaisement» qui était «attendu depuis si longtemps». Le chef de parti a néanmoins jugé que le président de la République, Emmanuel Macron, devait «s'exprimer et annoncer lui-même qu'il renonce aux augmentations de taxes».
Le président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, s'est de son côté félicité de ce qu'Emmanuel Macron et le gouvernement «reculent enfin sur les hausses de Taxes Carburants». Pour autant, selon le souverainiste, les Français doivent à présent poursuivre la mobilisation «pour mettre fin à l'injustice fiscale qui règne dans notre pays : baisser les taxes, réindexer les retraites, etc.»
Marine Le Pen se méfie d'un futur rétablissement de la hausse des taxes
La patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen, a quant à elle pris «acte» de l'annulation de la hausse des taxes sur les carburants pour l'année prochaine. Mais elle a toutefois noté que «c’était déjà le cas puisque le Sénat a[vait] annulé la hausse de taxes», en référence à la navette parlementaire effectuée par le texte. «Le Président doit à tout prix s'engager sur l'honneur à ne pas rétablir cette hausse de taxes dans le budget rectificatif au printemps», a-t-elle mis en garde.
La gauche dépose une motion de censure
Les socialistes, Insoumis et communistes, visiblement peu satisfaits par la marche arrière de l'exécutif, sont pour leur part tombés d’accord ce 6 décembre pour déposer une motion de censure de gauche contre le gouvernement Philippe. Elle sera discutée sur les bancs de l'hémicycle le 10 décembre.