C'est un coup de colère, un coup de gueule que vous avez certainement vu passer sur votre mur Facebook. Et pour cause, il a été «liké» près de 20 000 fois, partagé presque autant. Il est signé Grég Allaeys, et est adressé à Nadine Morano.
La veille, en pleine crise à propos des migrants à Calais, l'ancienne ministre lance, sur Europe 1, cette phrase qui choque: «Heureusement que nous n’avons pas fait pareil, nous, en 1939-1945 ou en 1914 ! Nous avons tous des aïeux qui reposent dans la terre de France, qui se sont battus pour la liberté et pour sauver la France. Alors moi je dis qu’il faudrait aussi que ces personnes, plutôt que de fuir parce que ça n’est pas la solution, se battent pour leur pays et qu’on les accompagne dans ce combat. »
En rentrant chez lui, après avoir passé la journée à Calais auprès des migrants, Grég Allaeys écrit ce texte, accompagné d'une photo d'un jeune afghan.
Bénévole depuis plusieurs mois à Calais, Grég Allaeys y invite Nadine Morano à venir à Calais. «C'était simplement un cri du cœur», explique-t-il à RT France. «Quand je suis rentré de Calais, j'ai lu la brève de comptoir de Nadine Morano... J'ai trouvé ça insultant. Elle joue avec le feu, c'est dangereux, et cela ça fait aussi un mal énorme au vivre ensemble.»
Après sa publication, l'effet est immédiat. Son message est partagé un peu partout, tourne sur Twitter, sur Facebook, preuve que ce discours d'humanité touche, malgré les polémiques. «Les politiques sont trop loin de ce qu'il se passe à Calais», déplore Grég Allaeys. «Il faut y aller pour humaniser ces gens qui sont debout, vivants, humains. Les politiques, comme les commentateurs sur Internet, sont trop loin, ils parlent des migrants comme de statistiques. Je n'ai pas de solution, mais il faut traiter ces gens de manière humaine.»
Ce message, au cœur d'une semaine où pratiquement tous les politiques ont évoqué la question des migrants, c'était aussi une manière de «s'écarter des discours des politiques. Ce discours sur ces migrant qui veulent toucher les aides et tout cela, pour nous sur place, c'est énervant. Ces gens n'ont droit à rien sauf une aide médicale d'urgence, ils n'ont pas d'allocation contrairement à ce qui rentre dans la tête des gens. Ils veulent juste vivre dignement. C'était vraiment le sens de ce coup de gueule...»
S'il a reçu, sur Internet, beaucoup de félicitations – et quelques messages insultants - Grég Allaeys n'a pas eu de retour de l'ancienne ministre, ni d'aucun politique. Pourtant, il renouvelle bien son invitation à Nadine Morano. «Si elle veut venir, avec plaisir. On verra si après elle a envie de leur dire "Rentrez chez vous"»...