Mardi 27 novembre
Revenant sur l'incident dans le détroit de Kertch, Kyrill Kotikov, reporter de RT France, interroge Sergueï Lavrov sur la proposition de médiation de la part de l'Allemagne. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, l'implication de l'Allemagne n'est pas nécessaire. Par ailleurs, Sergueï Lavrov précise que selon lui, «il faut éviter toute sorte de provocation» et d'ajouter : «Je pense que les deux services de garde-frontière pourraient très bien s'entendre.»
La diplomatie russe dénonce à ce sujet «une nouvelle tentative de noircir l'image de la Russie» sur le terrain médiatique et déplore que des organisations telles que Reporters sans frontières contribuent à établir des critères d'appréciation des journalistes. Selon Sergueï Lavrov, certaines démocraties occidentales soutiennent ces démarches, ce qui constitue une «tentative de modéliser la communication à l'international». Et de conclure : «On est en pleine censure politique [...] il faut éviter ce genre de démarche».
Sergueï Lavrov aborde également la question de l'Euro-atlantisme et précise : «Nous avons redit notre intérêt pour une reprise du contact au plus haut niveau et nous avons l'impression que nos collègues français sont d'accord à ce sujet. [...] Nous voudrions travailler sur un système dans lequel la Russie serait impliquée. [...] Je suis très reconnaissant pour cette rencontre de travail et cet accueil français fabuleux.»
Concernant le dossier syrien, Sergueï Lavrov détaille : «En ce qui concerne la situation au Proche-Orient, et notamment la nécessité de trouver une solution politique. La Russie et d'autres pays sont garants du processus d'Astana et nous achevons ce travail de constitution d'un comité national constitutionnel en lien avec le gouvernement syrien.»
Concernant la situation en Ukraine, Sergueï Lavrov explique que la Russie est très préoccupée par «les ingérences» et «atteintes portées aux droits des minorités en Ukraine». Et de préciser : «Nous comptons sur l'Union européenne pour faire respecter ces droits élémentaires.» Par ailleurs, la diplomatie russe déplore le «déploiement d'armements dans la région de Lougansk».
Sergueï Lavrov prend la parole et tient «à souligner que la France est un des partenaires internationaux clé» de la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères estime que la tendance est positive sur le plan de la collaboration économique entre la France et la Russie, mais également dans les domaines culturel et écologique.
Les ministres des Affaires étrangères français et russe commencent la conférence de presse conjointe. Jean-Yves Le Drian a pris la parole et rappelé que les points de convergence entre Russie et France étaient nombreux, notamment en matière sécuritaire et économique. Les situations de la mer d'Azov et d'Idleb ont été évoquées entre les deux ministres, selon cette déclaration de la diplomatie française.
Ce 27 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré son homologue français, Jean-Yves Le Drian, dans le cadre de la poursuite du dialogue de Trianon. Initié en mai 2017 par Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, celui-ci a pour but de rapprocher la France et la Russie dans différents domaines en favorisant les relations bilatérales entre les deux pays.
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron s'étaient rencontrés à Versailles le 29 mai 2017, lors d'un entretien à l'issue duquel, selon Sergueï Lavrov, «l’intérêt de normaliser et de développer les relations [franco-russes avait] été confirmé».
L'initiative vise à renforcer le dialogue franco-russe, notamment en multipliant les rencontres et en préparant des projets communs. Forums économiques, expositions artistiques et autres rendez-vous culturels ont ainsi été organisés conjointement par les deux pays, comme en témoigne la liste des événements disponible sur le site officiel du Dialogue du Trianon.