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Lost in Translation : le Royaume-Uni refuse d’accueillir un interprète afghan bloqué à Calais

Un interprête afghan participant à un programme des autorités britanniques s'est vu promettre le droit d'entrée au Royaume-Uni. Mais désormais, il se retrouve bloqué à Calais et le gouvernement britannique ne se presse pas pour l'accueillir.

«J’ai fait face à beaucoup de risques dans ma vie, je dois faire face à celui-ci. C’est ma seule option», a-t-il dit dans une interview à RT.

En Afghanistan, il était interprète militaire et travaillait pour les forces spéciales du Royaume-Uni, un travail très dangereux qui inclut la possibilité de se faire tuer par des terroristes. La-bas, les combattants Talibans ont commencé à lui faire des menaces. Sa seule option était de faire une demande de visa conformément au programme britannique pour les interprètes afghans qui prévoit un travail et une invitation d’entrer au Royaume-Uni.

Après que son frère ait été tué par les terroristes, Khushal s’est décidé à partir pour le Royaume-Uni car les terroristes n'ont aucune grace pour les interprêtes comme lui qui travaillent pour les forces armées britanniques. 

Khushal a dû quitter illégalement son pays et a passé neuf mois sur la route à travers deux continents. Il a traversé le Moyen-Orient, la Méditerranée et l’Europe pour finalement se retrouver dans une ville de Calais complètement saturée par les migrants cherchant une vie meilleure.

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Mais une fois à Calais, Khushal a appris que, malgré le fait qu'il remplisse tous les critères de sélection, les autorités britanniques n’avaient toujours pas validé leur réponse.

L'ancien patron de Khushal, un ex-officier de l’armée britannique, est venu à Calais pour soutenir son employé. L'homme, qui se veut être solidaire de Kushal, affirme que «le traitement qu'il reçoit est inacceptable.».

«Khushal était un excellent interprète. Il nous a vraiment beaucoup aidé durant notre séjour. Je reste persuadé que, dans plusieurs situations, ses conseils nous ont évité de nous faire tuer», a-t-il dit à RT, estimant que les autorités britanniques ont une obligation morale d’aider son employé.

La mère de Khushal refuse de lui adresser la parole. Selon elle, c'est lui qui serait responsable de la mort de son autre fils, son frêre aîné. «Comment vais-je faire pour sauver ma vie désormais ? Qu'est-ce que je vais faire ? Je suis tellement malheureux d'avoir fait ce travail, d'avoir choisi cette voie».

Le gouvernement britannique estime que sa politique envers les interprètes afghans est généreuse, juste et légitime. Mais dans le cas de Khushal, il s'agît d'une véritable impasse. Les gens comme lui ne peuvent pas rester dans leur pays car ils ont été chassé par les Talibans.

Les interprètes qui ont travaillé avec les occidentaux sont constamment menacés de mort par les Talibans. Seules les autorités britanniques donnent aux personnes comme Khushal l'espoir d'entrer au Royaume-Uni et fuir le chaos afghan. Seulement, cette possibilité ne semble pas se réaliser pour le moment.