L'échange a été tendu entre le sous-préfet du Finistère et la cinquantaine de gilets jaunes présents à Brest, ce 22 novembre. Alors que ceux-ci bloquaient un dépôt pétrolier, selon Le Télégramme, le représentant de l'Etat s'est rendu sur les lieux, furieux. Ivan Bouchier a d'abord demandé aux forces de l'ordre, avec insistance, de dresser des procès-verbaux d'infraction avec engagement de procédure et suspension de permis par la suite. «Vous n'avez rien d'autre à dire [...] J'ai été clair ?», a fulminé le sous-préfet considérant que les participants bloquaient la circulation. Les gilets jaunes, qui avaient pourtant laissé une voie pour la circulation, se sont alors mis à contester le motif de la sanction.
Voyant que la menace ne produit pas son effet, le sous-préfet s'en prend à l'un des manifestants : «Je me fous de ce que vous dites, vous êtes un petit poujadiste !»
«On n'est pas des poujadistes !», rétorque l'un d'eux. Le sous-préfet demande une nouvelle fois aux gilets jaunes de débloquer la route, les traitant de nouveau de «poujadistes». «Tyran !», s'écrie alors l'un des manifestants.
«Ce n'est pas vous qui faites la loi dans ce pays», assène Ivan Bouchier. «On défend nos entreprises monsieur», affirme l'un des participants du rassemblement, pour la plupart des professionnels du BTP. «C'est ça où on crève», ajoute un autre.
«Défendez-vous autrement», s'exclame le haut-fonctionnaire. «Et comment ?», s'insurge un manifestant qui assume : «C'est le seul moyen de se faire entendre !».
La séquence a rapidement fait le tour du web. La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a également partagé le contenu sur son compte Twitter et vivement critiqué l'attitude d'Ivan Bouchier : «A l'image du gouvernement, le sous-préfet du Finistère traite les gilets jaunes comme des pestiférés. Il est temps de relever la tête et de ne plus subir leur mépris permanent !»
Selon Le Télégramme, une délégation a finalement été reçue à la sous-préfecture en fin de matinée. L'entretien se serait bien déroulé.